• L'Union européenne en Tunisie a mandaté une subvention de 8 millions d'euros à l' AFD pour la reprise de travaux de réhabilitation de quartiers populaires • Soutien aux communes en difficultés financières qui aspiraient à un meilleur cadre de vie et un tissu industriel, commercial et de services développé Plusieurs villes dans les différents gouvernorats battent de l'aile, faute de disponibilité des ressources financières. Les habitants y vivent dans une situation précaire dans la mesure où l'infrastructure de base, les équipements collectifs et les commodités sont soit détériorés, soit insuffisants, voire inexistants. Les activités économiques sont, par conséquent, réduites au strict minimum, ce qui ne permet pas à la population de bénéficier d'un cadre de vie adéquat et rayonnant. Et il n'est pas étonnant que l'on constate, dans ce que l'on appelle les quartiers populaires, un taux de violence et d'oisiveté inquiétant. Des jeunes diplômés ou non, sans travail été comme hiver, fréquentent les cafés sans le sou. L'orientation est donc de faire de ces villes – dans toutes les régions sans exception – de vrais pôles de développement où des petits métiers ou des activités productives peuvent voir le jour. Cela créera une certaine dynamique socioéconomique et multipliera les opportunités de travail car l'initiative privée sera encouragée à la faveur de micro-crédits et de l'accompagnement des jeunes promoteurs qui souhaitent compter sur leurs propres ressources pour améliorer leurs revenus. Compter sur les chantiers de l'Etat n'est donc plus la seule solution pour sortir de l'ornière. D'ailleurs, plusieurs jeunes ont manifesté leur désir de s'intégrer dans la vie active en optant pour l'initiative privée à condition de trouver le soutien nécessaire de la part des autorités publiques et des structures d'appui. Le travail peut se poursuivre Mais avant de faire de ces villes des pôles de développement, il est nécessaire de commencer par mettre à niveau l'infrastructure de base des quartiers populaires qui connaissent une densité importante de l'habitat et un nombre élevé d'habitants, en majorité des jeunes à la recherche d'un premier emploi. L'Agence française de développement (AFD) et l'Union européenne ont décidé, en tout cas, de mettre la main à la pâte et de soutenir la Tunisie dans cette démarche qui requiert d'importantes ressources financières. En effet, ces deux structures s'engagent dans la réhabilitation des quartiers populaires à la faveur d'un montant important mis en place à cet effet. Le 4 mai dernier, la délégation de l'Union européenne en Tunisie a mandaté une subvention de 8 millions d'euros à l'AFD pour la reprise de travaux de réhabilitation des quartiers populaires. Cette opération a commencé quelques mois plus tôt mais n'a pas pu se poursuivre vu les évènements de la révolution. Maintenant que le calme est revenu et que la sécurité est généralisée dans tous les quartiers, le travail peut se poursuivre pour la réalisation de nouveaux projets dans plusieurs régions du pays. Ces fonds ont ensuite été mis à la disposition des autorités tunisiennes pour s'en servir à bon escient. Les habitants attendent avec impatience l'amélioration de l'état de leurs quartiers pour pouvoir installer leurs ateliers de travail ou leurs commerces et commencer tout de suite à faire des bénéfices. Rappelons, cependant, que l'AFD finance depuis des années des travaux de réhabilitation de quartiers populaires dans notre pays au profit des populations urbaines les plus défavorisées. Le mode de financement est mixte entre l'Etat – grâce aux ressources des bailleurs de fonds –, et les municipalités dont plusieurs manquent de ressources, ce qui se répercute sur leurs activités. Pourtant, depuis une quinzaine d'années, l'Agence française précitée a engagé pas moins de 130 millions d'euros dans le programme national de rénovation urbaine. Elle a accompagné près de 900 opérations de réhabilitation au profit d'environ deux millions de personnes. Toutefois, les événements vécus par la Tunisie avant et après la révolution ont rendu la situation financière des communes encore plus précaires. Les quartiers populaires déjà délabrés ont été saccagés et les équipements collectifs détériorés. D'où les difficultés financières accentuées de ces communes qui aspiraient à un meilleur cadre de vie et un tissu industriel, commercial et de services développé. Le calendrier des travaux est, aujourd'hui, clair: les fonds délégués par l'UE permettront la reprise de travaux interrompus pour réaliser les projets d'infrastructure. Le montant alloué servira aussi à financer des opérations supplémentaires dans les régions de l'intérieur en 2012 et en 2013. La subvention de 8 millions d'euros va, tout de même, aider les communes qui sont les plus touchées par le manque de ressources pour renforcer l'infrastructure qui constitue la plate-forme essentielle à la relance des activités socioéconomiques. Cette subvention fait partie d'un budget global de 20 millions d'euros alloué par l'Union européenne au programme d'appui aux zones défavorisées mis en place après la révolution. L'Europe a concrétisé son soutien à notre pays par l'octroi de dons d'une valeur de 160 millions d'euros en 2011. L'aide a ciblé notamment les quartiers populaires qui ont tant souffert de la marginalisation et du laisser-aller. Il est temps pour les jeunes, qui ont toujours accueilli avec prudence les promesses faites de part et d'autre, de se mettre enfin au travail en bénéficiant de toutes les commodités dignes d'une ville moderne et productive.