L'Erythréen qui était le seul survivant retrouvé à bord d'une embarcation de fortune, au large de Zarzis, a quitté l'hôpital régional de la ville où il a passé deux nuits et reçu les soins nécessaires. Remis ensuite aux gardes maritimes qui ont achevé les procédures administratives, il a été récupéré par une représentante du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr) et placé quelque part dans un appartement à Zarzis. Agé de 25 ans, il s'appelle Abbès Settou. Physiquement, encore faible, il parle à peine l'arabe. «On a quitté les côtes de Benghazi, il y a 15 jours ; la barque est de taille moyenne. On était une cinquantaine, dont 10 femmes. Dieu merci, je suis sauvé» nous confie-t-il sur un ton haché. Pour le moment, il va être gardé à Zarzis où il recevra un traitement un peu spécial, apprend-on. Entre-temps, l'Unchr va statuer sur son cas, parce qu'il n'a aucune pièce d'identité. Sera-t-il gardé comme réfugié et transféré au camp d'Echoucha, à Ben Guerdane ? Va-t-il être rapatrié en Erythrée ? Lui trouvera-t-on un pays tiers pour le réinstaller? On le saura dans les prochains jours. En grève de la faim à l'âge de 93 ans L'ouverture de la route RVE 972 qui longeait le littoral et passait devant les unités touristiques et les résidences-hôtels occupe le devant de la scène à Zarzis, depuis une quinzaine de jours, lorsqu'un groupe de citoyens a décidé d'observer un sit-in devant la résidence «Sultana», revendiquant le passage des quatre-roues sur ce tronçon aménagé en plage privée. Et, pour faire vite, les protestataires sont passés à l'acte, sans la présence des services concernés de l'équipement et de la municipalité. Le père du propriétaire de ce petit hôtel s'est opposé à l'opération, mais en vain. Il s'est contenté de dire : «Nos papiers et autorisations sont en règle. Les autorités doivent assumer leurs responsabilités». Et, il observe une grève de la faim depuis lundi dernier. Trois jours après, nous avons appris que son état de santé s'est dégradé. Il a été transporté d'urgence dans une clinique de la ville. «Agé de 93 ans,il n'a qu'un seul rein, son auscultation a révélé des signes de déshydratation, d'épilepsie et d'hypoglycémie. Il refuse toujours de manger et son état se dégrade, chaque jour un peu plus» révele son médecin traitant. Dans une déclaration sur les ondes de Radio Tataouine, le fils de ce gréviste de la faim, accuse à son tour les autorités concernés qui ne semblent pas appliquer la loi.