— La situation était stable à Ras Jédir hier. Le nombre de ressortissants qui fuient la Libye diminue avec les jours. Les représentants du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr), l'Unicef, l'ONU, l'Union européenne, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Croissant-Rouge, l'Organisation mondiale de l'immigration (OMI) et plusieurs ONG sont présents aux camps d'Echoucha et Ezzekra. Les bénévoles venus de plusieurs gouvernorats du pays ont eu la louable initiative de procéder à une campagne de propreté à proximité des tentes dressées pour les réfugiés, l'état des lieux étant favorable à la propagation des maladies contagieuses. Une odeur nauséabonde se dégage, d'ailleurs, dans les alentours. Mais «la situation sanitaire demeure maîtrisable et les équipes médicales effectuent quotidiennement entre 500 et 600 consultations», nous confie le Dr Saïd Mustapha. Il est vrai que quelques milliers de ressortissants sont toujours dans la zone, dont un grand nombre de Bangladeshis qui attendent une éventuelle intervention de l'OMI en faveur de leur rapatriement immédiat. Par contre, à l'aéroport international Djerba-Zarzis, la situation est plutôt critique. Le nombre de ces ressortissants est impressionnant, malgré les efforts accomplis et les nombreux vols effectués. D'ailleurs, le personnel de Tunisair exerçant sur place a observé une grève de quelques heures, samedi, pour protester contre le désordre et la pagaille, ainsi que contre l'absence du Croissant-Rouge. Les Egyptiens, de leur côté, ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement de leur pays pour le rythme assez lent du trafic aérien à destination de l'Egypte. A Zarzis, les «harragas» de nouveau Après une rupture provisoire au cours de laquelle les regards étaient, plutôt, fixés sur les aides humanitaires, les réfugiés et les modes de leur évacuation, le phénomène d'«el harga» refait surface de nouveau à Zarzis. Et comme il n'y a presque plus de jeunes Zarzissiens qui veulent immigrer clandestinement, c'est au tour d'autres aventuriers potentiels venus surtout du gouvernorat de Tataouine, ainsi que quelques Africains qui ont fui, dernièrement, la Libye. Les petits hôtels de la ville ont bien travaillé, ces derniers jours, avec cette frange. Hier matin, deux embarcations ont quitté El Ogla, chargées d'une centaine de migrants, à destination de l'île de Lampedusa. Des familles entières étaient présentes au moment du départ pour leur souhaiter bon voyage. A signaler que deux caméramen résidant dans un hôtel de la place sont accourus pour filmer la scène, mais ils ont été agressés et empêchés par les parents de ces «harragas».