Le Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes (Cnpto), tout en se félicitant du redémarrage de la greffe hépatique, tient à préciser que le problème de la transplantation d'organes «est loin d'être résolu en Tunisie». «Nos concitoyens, et particulièrement nos malades qui souffrent, réclament un droit à la santé et à la vérité. Ils savent pertinemment que la reprise de la transplantation hépatique à l'hôpital universitaire Mongi-Slim de La Marsa ne va pas satisfaire les besoins de la plupart d'entre eux », regrette le Cnpto dans un communiqué publié hier. Le centre, qui estime le nombre de Tunisiens souffrant d'une insuffisance organique à 10 mille, considère qu'il faudrait réaliser annuellement 1.000 à 1.500 transplantations pour espérer traiter, au bout de 4 à 5 ans, une bonne partie des malades. « Nous ne réalisons malheureusement qu'une centaine d'interventions et essentiellement rénales ». Et de poursuivre : «La pénurie en greffons est certes un facteur limitant mais les moyens dérisoires mis à la disposition des équipes de greffe sont tout aussi paralysants». Le don d'organes à partir d'une personne vivante ou décédée est régi en Tunisie par une législation contraignante et le centre veille au respect des procédures afin de garantir la sécurité, l'équité, la gratuité et l'anonymat des dons, peut-on lire de même source. Le ministre de la Santé, qui s'était rendu la semaine dernière au chevet d'un patient ayant reçu une greffe du foie à l'hôpital Mongi-Slim de La Marsa, a formé le vœu, en s'adressant aux cadres médicaux et paramédicaux de l'établissement, de voir l'activité de transplantation reprendre en Tunisie. La transplantation du foie a été suspendue depuis deux ans dans cet établissement qui constitue l'unique structure dotée d'une unité de greffe hépatique. A noter, aussi, que depuis dix ans, aucune transplantation cardiaque n'a été pratiquée en Tunisie.