Cela fait dix ans que la facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip) soutient les pays partenaires méditerranéens, grâce aux opérations de prêt et d'assistance technique de la Banque européenne d'investissement et aux nouvelles initiatives, ce qui a contribué à l'amélioration de l'environnement des affaires et à la modernisation de l'économie de ces pays. Le rapport annuel de la Femip pour l'année 2011dresse le bilan des activités de la BEI durant une année jalonnée de grands bouleversements dans les pays partenaires méditerranéens. Le soutien de la commission européenne, de la BEI et de la communauté internationale a permis de fixer de nouvelles priorités pour répondre aux besoins de ces pays, priorités axées sur la croissance inclusive, la création d'emplois et le développement régional. Eu égard aux évènements survenus dans la région, l'UE a repensé sa stratégie de voisinage et soutenu la BEI-Femip dans son intension d'augmenter d'un milliard d'euros ses engagements en faveur des pays voisins de la rive sud de la Méditerranée qui entreprennent des réformes politiques. Par ailleurs, la BEI-Femip a participé aux travaux du groupe de travail chargé de la coopération UE-Tunisie en vue d'apporter une assistance immédiate à notre pays. Dans le sillage du printemps arabe et malgré un environnement économique extrêmement difficile au cours de l'année 2011, la BEI-Femip a apporté une réponse durable aux besoins des pays concernés, et ce, à travers la signature de 23 nouveaux projets et opérations d'assistance technique, pour un montant total d'un milliard d'euros. La région du Maghreb a reçu la plus grande aide de la part de la BEI-Femip, avec 503 millions d'euros consacrés à des projets (303 millions d'euros pour la Tunisie et 200 millions d'euros pour le Maroc). Au cours de la période à venir, la politique de prêt de la BEI pour les pays partenaires méditerranéens se concentrera sur quatre objectifs : le développement du secteur privé local à travers le renforcement de la création d'emplois et la culture entrepreneuriale, l'encouragement de la recherche et le développement de l'innovation. Les trois autres objectifs concernent le développement des infrastructures socioéconomiques, l'atténuation et l'adaptation des changements climatiques et le développement régional. De même, la BEI-Femip fournira une vaste palette d'instruments financiers, adaptés aux besoins des pays partenaires méditerranéens, qu'il s'agisse de prêts, de ressources sur capitaux à risque, d'assistance technique, ou encore de garanties. Impact de la BEI-Femip sur le développement socioéconomique La BEI-Femip accorde la priorité aux opérations à forte valeur ajoutée lors du lancement des projets. A cette fin, elle veille à équilibrer les aspects économiques et financiers des projets et leur impact attendu sur le plan social et sur celui du développement. Elle a mis également son expérience depuis des années au service des pays de la Méditerranée et s'est engagée à mener des actions d'envergure moyennant 13 milliards d'euros, investis en vue d'appuyer un large éventail de projets et des secteurs clés En 2011,13 projets ont été réalisés dans les cinq pays de la Femip, en faveur des secteurs de l'eau, de l'énergie et des transports. Projets ayant apporté une contribution précieuse au développement économique du bassin méditerranéen, tout en générant une valeur ajoutée pour l'environnement et la population locale. En Tunisie, un projet de modernisation routière a été lancé, nécessitant des investissements de l'ordre de 163 millions d'euros prêtés par la BEI au ministère du Transport et de l'équipement et à sa direction générale des ponts et chaussées pour des travaux de construction , d'aménagement et de remise en état du réseau routier principal, y compris des routes régionales. Ce projet profitera au développement économique de zones défavorisées du pays en les rendant accessibles et en créant des emplois (environ 2.500 emplois) sur tout le territoire pendant la phase de construction (2011-2014). Un autre projet non moins important est à l'affiche. Il s'agit de l'aménagement de l'autoroute du Sud. Un projet inscrit dans le cadre de l'axe Nord-Sud prévu au programme autoroutier tunisien et qui concerne la construction d'un tronçon à deux fois deux voie, de cinq échangeurs (avec des postes de péage), de deux aires de repos ainsi que des équipements de signalisation, de sécurité et de communication. L'extension de l'autoroute étant un élément déterminant de la stratégie de l'Etat pour accélérer le développement de la région méridionale de la Tunisie. Le troisième projet touche à l'industrie.Il est axé sur le soutien à l'emploi dans la région de M'Dhila, moyennant des investissements de l'ordre de 140 millions d'euros, attribués au groupe chimique tunisien (GCT) pour appuyer la construction d'une usine de production de superphosphate triple (TSP). Ce projet contribuera au renforcement de l'activité économique locale en générant des emplois dans la région de Gafsa qui connaît un taux de chômage élevé. Les retombées environnementales du projet s'étendront jusqu'au gouvernorat de Sfax qui fait partie des régions sensibles visées par le mécanisme de préparation et de mise en œuvre des projets du programme d'investissement pour l'élimination des principales sources de pollution en Méditerranée, dans le cadre de l'initiative « Horizon 20 ». Ce projet générera environ 500 emplois pendant les trois années que durera la construction de l'usine.