La lutte contre la corruption, la rationalisation de la gestion des ressources publiques et l'adoption de critères objectifs en matière de recrutement et de sélection des délégations diplomatiques, tels sont les axes conducteurs de la nouvelle stratégie du ministère des Affaires étrangères. Priorités exposées par M.Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères en marge de la conférence de presse qu'il a donnée hier à Tunis. Le ministre a, à cette occasion, rappelé l'activité diplomatique de la Tunisie citant notamment les visites récemment effectuées au Japon, en Russie, en Algérie, en France, en Egypte et au Qatar. Visites qui entrent, a-t-il précisé, dans le cadre du renforcement des relations bilatérales de la Tunisie avec ces pays. S'agissant des actions conduites pour lutter contre la corruption et pour asseoir un climat sain au sein du ministère, il a annoncé que 14 dossiers de corruption ont été transmis au ministère de la Justice. Sont impliqués dans ces affaires deux ministres, deux secrétaires généraux, 17 présidents de missions (consuls généraux, consuls et ambassadeurs) trois directeurs généraux... Plusieurs décisions ont, par ailleurs, été prises pour rétablir la justice et consacrer les principes de bonne gouvernance et de transparence au sein du ministère, il s'agit, notamment de réintégrer quelque 16 agents ayant subi des préjudices durant l'ère de l'ancien régime. Dans ce même ordre d'idées, le ministre annonce que des critères professionnels et objectifs identifiés en concertation avec le syndicat seront, désormais, observés pour le recrutement et la sélection des délégations diplomatiques à l'étranger. Il a, enfin, annoncé que le mouvement diplomatique annuel concernera 33 ambassadeurs, 2 consuls généraux, 5 consuls, 12 agents administratifs, 38 diplomates, 4 fonctionnaires et 20 agents financiers. Ces cadres seront, pour la plupart, choisis parmi les cadres du ministère et 15 % de ces nominations seront politiques. Passeports diplomatiques La question de l'octroi des passeports diplomatiques aux chefs des partis politiques a été aussi soulevée par les journalistes. M. Abdessalem a précisé à cet égard que l'octroi d'un passeport au président du parti Ennahdha Rached Ghannouchi «n'est pas une mesure exceptionnelle». Le président de l'Assemblée constituante est seul habilité à fixer la liste des présidents des groupes parlementaires qui bénéficieront de passeports diplomatiques, a-t-il encore dit.