La sélection nationale juniors disputera samedi prochain (15h30) à Libreville le match de vérité. Contre le Gabon, les hommes de Adel Sellimi vont devoir s'accrocher et résister à la furie des jeunes Panthères qui avaient ramené le nul (2-2) de leur exhibition du stade Zouiten, il y a une dizaine de jours pour le compte du 2e tour aller des éliminatoires de la coupe d'Afrique des nations, prévue à Alger en mars 2013. La position des Aiglons de Carthage s'avère pour ainsi dire fragilisée par ce nul dans la perspective d'un 3e et dernier tour qu'ils doivent disputer (en cas de qualification) contre le vainqueur du duel Burkina Faso-Guinée, avec ballottage favorable pour le premier pays. Ils sont pratiquement condamnés à gagner dans la capitale gabonaise, sauf s'ils réussissent un nul supérieur à (2-2) (3-3, 4-4...). La tâche des copains de Ali Machani, suspendu pour avoir écopé son 2e carton au match aller, ressemble à une véritable gageure. Ils ont laissé échapper un large succès quand ils menaient (2-0) dans la première manche dès la 21e minute face à un Azingo qui paraissait prendre l'eau de toutes parts. Avant l'étonnante baisse de régime accentuée par une décision arbitrale très controversée sur le penalty accordé aux visiteurs. Le défenseur central du CA Bizertin, Ali Machani, en glissant pour renvoyer le ballon n'a guère touché le ballon de la main. Mais le referee congolais Taiba Kamba Lazad en décida autrement, permettant aux Mbingui, Akame et à la plaque tournante, Leonardo Sombela, d'égaliser à la dernière minute. En fait, au-delà des détails de la sortie du 29 juillet où les nôtres ont montré deux visages, on a l'impression d'une cassure qui s'était produite après plus d'un an de règne de Chiheb Ellili : des joueurs suspendus étaient revenus sans crier gare, d'autres titulaires sont marginalisés après avoir pourtant effectué la totalité du parcours avec le groupe... Des dividendes dilapidés Cet éclatement du noyau a été peut-être éludé par la victoire finale en juillet au championnat arabe des nations, à Amman. Mais à l'épreuve des gros calibres du foot continental, à l'exemple du Gabon, ce manque de continuité et de stabilité (deux entraîneurs en deux semaines : Nizar Khanfir pour le championnat arabe, puis Adel Sellimi pour la première manche face au Gabon) a été au final, fort logiquement, payé cash. A l'arrivée, les dividendes d'un long processus de maturation où l'on a pris soin de programmer pas moins de quinze rencontres en une année (un record, s'agissant d'une jeune catégorie) ont été de la sorte dilapidés. Et c'est la raison qui fait croire que les U20 vont négocier au Gabon davantage qu'un simple match de qualification, mais plutôt une grosse part de l'avenir de l'élite, le cru juniors devant prendre dans les meilleurs délais le témoin au sein de la sélection olympique. Sa sortie de l'épreuve continentale risque de créer une nouvelle cassure dans la chaîne de l'évolution des jeunes élites. En tout cas, le renfort au niveau de l'attaque représenté par les deux Espérantistes Driss Mhirsi et Ziad Ounelli ne sera pas de trop. Tous deux étaient hier du voyage pour Libreville. Mhirsi se remet d'une blessure contractée dimanche dernier contre l'Etoile du Sahel en Ligue africaine des champions. Quant à Ounelli, il a purgé sa suspension d'une rencontre. Les copains de Seïf Lahouel vont en tout cas s'efforcer demain afin que ce ne soit pas la fin d'un cycle.