C'est un voyage étonnant des époques lointaines, alliant le chant, la musique et la danse du folklore espagnol au populaire à inspiration orientale, que nous a proposé la troupe de Juan Murube Flamenco lors de la soirée de clôture du Festival de la Médina. Drainant beaucoup de monde, jeunes et adultes, cette soirée était une découverte du charme des rythmes et de l'art de la danse du flamenco. Ils étaient d'abord deux : un chanteur et un guitariste, installés au milieu de la scène, dans un décor simple et épuré, sous un éclairage tamisé de lumière rouge, l'ambiance de la soirée s'annonçait déjà. Les deux Espagnols, José Louis Medina et le chanteur Murube ont attaqué le spectacle avec des airs de musique populaire qui célèbrent les thèmes de l'amour, de la douleur, de la vie quotidienne, où la voix ample et forte du chanteur épousait parfaitement les notes graves du guitariste. Sur cette rythmique teintée de joie et de bonheur, la première danseuse de Flamenco, Léonor Leal, a fait son apparition sur scène. Vêtue d'une robe longue à volants, elle nous a présenté un tableau de danse élégant : des pas effectués sur une rythmique ponctuée de notes de guitare, du chant et des claquements de talons et des mains. Le duo continua à mettre le feu au public présent en interprétant «solea par buleria», un air d'une rythmique rapide et effrénée, quand Marian Vahiente, la deuxième danseuse de Flamenco, a fait son apparition sur scène. Exécutant des pas de danse rapides, avec beaucoup de légèreté et d'énergie, elle a enflammé l'assistance avec ses claquements de pieds très rapides, ponctués et rythmés comme le galop de cheval. Déchaînée, stylée, avec robe moulante en rouge vif et ses derbys à talons, elle a mis en relief tout le charme et la beauté d'une danse traditionnelle à la fois douce, agressive et rapide. Le public a eu droit ensuite à une superbe prestation du guitariste en solo de «Granaina», une musique à rythme tantôt léger tantôt lent qui chante la vie, la joie et l'amour. Retour ensuite au chant et à la danse avec Zombra, tangos,suiguiriya et autres, talentueusement interprétés par la voix masculine et expressive de Juan, la danseuse Leonor l'accompagna dans un second tableau nous offrant une danse puisée dans le patrimoine espagnol classique. Pantalon taille haute et boléro, à la manière d'un toréro, elle exécuta avec souplesse et élégance, violente parfois et séduisante, des pas harmonieux, s'enveloppant de chants qui célèbrent le triomphe, la gloire et l'honneur. Dans cette même ambiance, un tout dernier tableau haut en couleur et en mouvements, exécuté par Marina, a clôturé le show dans la beauté. Avec une souplesse remarquable, et sur une rythmique enjouée de fête, avec sa robe cloche en mille et une couleurs, son châle brodé, l'artiste a enchanté les spectateurs avec sa parfaite maîtrise de la danse, ses mouvements, ses ondulations et son charme. Une salve d'applaudissements inondait la troupe qui a réussi à nous présenter cette danse si séduisante dans toutes ses formes, dans un mélange sublime de tradition et de modernité inspirées par plusieurs continents et cultures.