L'arrivée des grandes surfaces sur le marché n'a pas été sans effet sur les petits commerces, mais le nombre de patentes a évolué annuellement de 7 à 8%. Pour le franchisé, l'image de marque dont bénéficient les produits et services du franchiseur est une assurance de taille pour l'écoulement des produits. De même, en amont, faisant partie d'un large réseau, le franchisé profitera des coûts d'achat compétitifs des centrales d'achat des franchiseurs. De nouvelles enseignes internationales seront bientôt visibles sur notre marché. Depuis la révolution, les services du ministère du Commerce ont reçu plusieurs demandes de franchise, dont la majorité, plus d'une dizaine, se rapportent aux activités de restauration rapide et de boissons chaudes. Ces derniers temps, on parle principalement du géant américain de la restauration rapide qui a été victime du «veto» de l'ancien régime qui désirait bénéficier de l'image de marque du restaurateur sans respecter les normes et les pratiques qui ont érigé son succès. Toutefois, au-delà des désignations, ce concept de franchise est un mode de commercialisation qui, malgré ses apports, est resté jusque-là peu développé chez nous. Un cadre juridique en gestation Dans l'objectif de moderniser le commerce et les circuits de distribution, le ministère s'est investi, depuis 2009, en une série de loi, décret et arrêté, dans lesquels le concept de franchise a vu le jour. A commencer par la loi n°2009-69 du 12 août 2009 qui a défini le contrat de franchise et les obligations des deux parties, franchiseur et franchisé. Puis, un décret du ministère du Commerce du 21 juin 2010 a fixé les conditions minimales obligatoires des contrats de franchise et les documents d'information nécessaires. Enfin, un arrêté du ministère portant sur l'octroi systématique, à certains contrats de franchise, de l'autorisation. En fait, les législations de nombreux pays ont traité en long et en large les contrats de franchise. Ce qui est de nature à simplifier la tâche du législateur tunisien. Mais, le cadre juridique qui régit ces contrats en Tunisie reste contraignant selon plusieurs opérateurs privés. «La multiplication des textes et des conditions est de nature à préserver les intérêts des franchisés tunisiens», commente M. Habib Dimassi, directeur général au ministère du Commerce et de l'Artisanat. D'ailleurs, entre autres conditions, le franchisé est appelé à fournir la liste des propriétaires, ou les représentants légaux de l'entreprise, ainsi que l'historique de son activité. «Certains opérateurs internationaux développent des marques fictives et une notoriété mensongère pour attirer des demandeurs de franchise, encaisser des redevances et se retirer du marché pour renouveler la pratique sous une autre dénomination », prévient le DG. Un levier de compétitivité Cette modernisation du commerce est intéressante à plus d'un titre. En effet, pour le secteur de distribution, il s'agit d'un levier d'investissement et d'emploi. En effet, ces contrats exigent la mise à niveau des équipements, de l'agencement et la décoration des locaux. Sans oublier les techniques avancées de vente et de management. Mieux encore, de tels contrats consolident le pouvoir de négociation des franchisés avec leurs fournisseurs et améliorent nettement la qualité de leurs services. D'où, la franchise pourrait constituer une source de compétitivité. Pour le client, la notoriété de l'enseigne lui inspire confiance et garantit un service de qualité. Pour le franchisé, l'image de marque dont bénéficient les produits et services du franchiseur est une assurance de taille pour l'écoulement des produits. De même, en amont, faisant partie d'un large réseau, le franchisé profitera des coûts d'achat compétitifs des centrales d'achat des franchiseurs. Ces centrales exigent des réductions considérables et des conditions de paiement très avantageuses. En aval, le franchiseur est en mesure de former le franchisé et le familiariser avec les récentes techniques de vente. Pour le franchiseur, cette technique permet d'accéder à des paliers supérieurs de développement commercial, avec des coûts et des risques rationnels et partagés. Sur un autre plan, l'implantation des marques internationales est de nature à inspirer confiance à d'autres marques en quête d'élargir leurs réseaux. Pour ce qui est des risques d'une concurrence biaisée, le DG précise : «En Tunisie, certes, l'arrivée des grandes surfaces a causé la fermeture de plusieurs petits commerces, mais le nombre de patentes a évolué annuellement de 7 à 8%».