Ils étaient en vérité sept et non cinq, les Tunisiens qui ont été enlevés cette semaine par les gardes frontières libyennes. Originaires tous de Ben Guerdane, ils s'adonnaient à la contrebande depuis toujours. Ils ne l'ont pas nié. Interceptés par des Libyens au niveau de Hagaf, à proximité de la localité de Touay, endroit très prisé et connu par les passeurs, dans la délégation de Ben Guerdane. Ils avaient en leur possession des produits prohibés dont des boissons alcoolisés, nous dit une source digne de fois, ils ont été emmenés avec leurs marchandises vers un poste de garde libyen, non loin de la frontière. En apprenant la nouvelle, leurs proches ont tenté, hier, de fermer le poste de Ras Jédir et d'agresser des familles libyennes innocentes qui se trouvaient à Ben Guerdane. Toutefois, des personnes bien intentionnées, des chefs de tribus ainsi que les autorités des deux pays sont entrés en lice pour trouver une issue pacifique à l'incident. Les négociations entreprises dans ce sens ont été fructueuses puisque les sept détenus ont été libérés. Ils ont déclaré avoir été bien traités par les forces libyennes. Le trafic a retrouvé son cours normal, dans les deux sens. Néanmoins, la situation, en général, n'a jamais été stable et ne le sera pas éternellement, comme partout, dans les zones frontalières. S.O.S l'ODC Il est vrai que le renforcement du contrôle mis en place durant les mois précédents, avec la multiplication des patrouilles mixtes , agents douaniers, brigades économiques... sur les routes principales, le long de la frontière et dans les villes du Sud, a porté ses fruits . Une stratégie qui a pu faire face au commerce illégal de denrées alimentaires, fruits et légumes, bétail vers la Libye. Les prix ont ainsi baissé, au grand bonheur du citoyen modeste. Mais il s'est avéré qu'il s'agissait tout simplement d'une accalmie de courte durée puisque la pénurie de certains produits a refait surface et «les prix ont connu de nouveau une augmentation vertigineuse», nous confie Ltaïef. «Le prix du kilogramme de tomates a grimpé de 400 millimes à 1 dinar, les piments à 1d,500, la vente des pommes de terre est conditionnée par l'achat d'un autre produit et coûte 1 dinar le kg...», ajoute Khemaïes. Avec la rentrée scolaire, cela devient vraiment pénible. L'Organisation de défense du consommateur (ODC) serait bien avisée d'intervenir.