La 48e session du festival international de Hammamet a été clôturée fin août par un cycle de films baptisé «Hammamet fait son cinéma». Une semaine entière au cours de laquelle un public de cinéphiles a pu apprécier les tout récents blockbusters américains. Mais pour revenir sur cette 48e édition, son directeur Fathi Heddaoui a tenu samedi dernier, au Centre culturel de Hammamet, une conférence de presse d'évaluation – une première dans le genre – en présence des représentants de la presse écrite et audiovisuelle. « Pas mal de défis ont été relevés », a-t-il notamment déclaré, en particulier celui d'organiser en même temps un festival de l'enfant, une première initiative qui peut être peaufinée dans l'avenir et surtout organisé hors du contexte du festival d'été à proprement parler pour que toutes les potentialités soient mises à la disposition de cette nouvelle manifestation. Dès à présent, le comité directeur s'est attelé à la préparation de la 49e édition. Car un festival réussi nécessite trois conditions, «le temps, les moyens et les relations», a ajouté l'intervenant qui a relevé que lors de la 48e édition «la situation sécuritaire était parfois défaillante, mais malgré cela le public était présent». La 48e session a ainsi connu des hauts et des bas. Concurrencée par les productions dramatiques télévisées et un retard dans la communication, dû à son tour à un retard au niveau de la constitution de l'équipe d'organisation, la programmation a quand même attiré un public averti qui a fait ses choix pour les spectacles qu'il apprécie. Certains de ces spectacles ont bien fonctionné à l'instar de celui du chanteur grec Demis Roussos, de l'humoriste français Dieudonné ou encore la pièce Bourguiba, la dernière prison de Raja Farhat qui ont rempli le théâtre de plein air. D'autres concerts auraient pu bénéficier d'un travail en amont au niveau de la communication et attirer de ce fait davantage de spectateurs, comme ceux de Sharrie Williams, Nicole Slake Jones, Doudou N'diaye Rose, Mattew Lee, etc. «On va dire que le festival est réussi à 75%», a souligné Fathi Heddaoui qui a, en outre, indiqué que le Festival international de Hammamet n'a pas de but lucratif, rappelant que le problème essentiel de l'institution organisatrice de la manifestation, à savoir le Centre culturel international de Hammamet, c'est qu'elle ne dispose pas d'un statut juridique qui lui permet une certaine autonomie de gestion. Tout doit passer par le ministère de la Culture. «L'achat de la moindre fourniture nécessite trois devis», s'est indigné Heddaoui. L'entité juridique empêche donc la bonne gestion du festival. «Un changement est en cours», a-t-il annoncé. C'est ainsi que le CCI de Hammamet deviendrait un établissement public non administratif, une nouvelle vocation qui permettrait d'améliorer les prestations et d'attirer les subventions et les sponsors. Un plan d'action est en train d'être établi dans ce sens pour revaloriser le festival et le Centre dont la programmation se poursuit durant toute l'année.