Les Cabistes ont sans doute laissé passer hier leur dernière chance de remporter le championnat en s'inclinant face à l'ESS Stade olympique de Sousse, temps très chaud (36°), pelouse acceptable, match à huis clos. Etoile Sportive du Sahel bat Club Athlétique Bizertin (1-0). Score à la m-temps (0-0).But de: Mossaâb Sassi (67') sur penalty. Arbitrage de Yassine Harrouch assisté par Mohamed Mzid et Makram Zghal.4e arbitre Abdallah Jerad. Avertissement : Ben Mustapha 67' et Khadhari 80' (CAB). ESS : Mathlouthi (cap.)-Brigui, Belaid, Falhi, Boughattad-Frank Com,Belakhal, Sassi, Jaziri (Lahmar 69')-Asante (Ben Messaoud 75'), Mengolo (Omrani 60') (entraineur Mondher Kebaier) CAB : Ben Mustapha (cap.)-Mathlouthi, Haj Mabrouk, Khadhari, Jaziri-Zdiri, Harrane, Mbengue (Ben Sassi 75'), Ziaya (Slama 88')-Zwei, Harbaoui (Salhi 46') (entraineur Maher Kanzari) La sentence était cruelle pour les Bizertins hier, rentrés de Sousse sans le moindre point au bout d'une prestation fort décevante et tout à la fois malheureuse.Ils rêvaient jour et nuit de titre depuis presque un an, soit depuis le démarrage de cette interminable saison au mois de novembre dernier.Maintenant, avec le retard de cinq points qu'ils accusent sur l'Espérance de Tunis, ils ont sans doute fait leurs adieux au titre.A deux journées de la fin, les Sang et Or ont besoin tout juste de deux points pour empocher un nouveau trophée de L1. Ceci nonobstant l'évocation formulée par le CAB à l'encontre du CSS en raison de la participation de quatre joueurs (Ben Salah, Bergaoui, Sassi et Youssoufu) qui ne se seraient pas acquittés des amendes infligées par la FTF. La Ligue devant statuer demain sur cette affaire. Le derby de la capitale, mercredi prochain (15h), pourrait assister au tour d'honneur des Sang et Or en cas de victoire de ceux-ci. Ainsi donc, fin d'une superbe aventure qui a fait rêver le Tout-Bizerte, ou peut-être le début d'une aventure sur la durée si les Nordistes savent capitaliser et fructifier cet investissement dans un groupe jeune, talentueux, sans complexes et audacieux.Peut-être la pression a-t-elle fini par devenir insupportable pour les copains de Farouk Ben Mustapha, privés hier de leur maître à jouer, Nour Hadhria et qui semblaient lessivés par le marathon des derniers jours.Jouer sous pression, avec le couteau sous la gorge devant deux ténors comme le CSS puis l'ESS, par cette canicule, ce n'est pas évident. Mais le président cabiste, Mehdi Ben Gharbia ne paraissait pas hier trop affecté par la tournure des événements.Il veut plutôt positiver: «Notre public croit désormais en notre projet, celui de bâtir une équipe pour l'avenir.Il nous reste encore la Ligue arabe des champions et la coupe de Tunisie.Les challenges ne manquent pas.Pourtant, il n'est jamais facile de remporter le championnat en Tunisie, surtout avec un budget comme le nôtre», rappelait-il. Un poison nommé Asante L'Etoilé était privée des services de Dhaouadi, suspendu et remplacé par Boughattas.Belaid relevait Abderrazak côté gauche.La nouvelle coqueluche, Hamza Lahmar bénéficiait d'un tour de repos au bénéfice du Ghanéen Uriah Asante qui s'est montré à son avantage durant les 75 minutes qu'il livra avant de sortir sur blessure.Il constitua un véritable poison au coeur de la défense de Bizerte qui accusait l'absence de Karim Ben Amor (suspendu) et Larbi Jabeur.On vit tout de la part du jeune Asante : sens de l'initiative, vitesse, technique cristalline, mais aussi roublardise d'un vieux renard comme sur l'action qui amena le penalty qui décida du sort de la rencontre. Lancé par Brigui dans la surface de réparation, il tente d'échapper au keeper bizertin, Farouk Ben Mustapha.Celui-ci l'anticipe, mais Asante plonge sans contact réel, et obtient un penalty très sévère qui sera transformé sans problème par Mossaâb Sassi pour son deuxième but de la saison. Les deux sur penalty (67'). En face, «un seul être vous manque et tout est dépeuplé».La défaillance de Nour Hadhria a complètement déstructuré la manoeuvre cabiste devenue latérale, lente, empruntée et au bout du compte stérile.D'autant que Youssoupha Mbengue n'avait plus de jus en cette ligne droite de la compétition. Ainsi vit-on très souvent le Libyen Ahmed Zwei exprimer ouvertement son irritation parce que les ballons ne lui arrivaient pas.Son complément de la ligne d'attaque, l'Algérien Abdelmalek Ziaya, physiquement trop léger, a été transparent, traversant le match tel un fantôme.Peut-être même doit-on reconnaître que le banc cabiste s'est révélé en cette fin de saison assez court, les solutions de rechange étant vraiment comptées.Et cela participa à cet échec sur le fil. Mais c'est surtout au niveau physique que les Jaune et Noir étaient à plat.L'envie et la rage de vaincre étaient là, mais les jambes ne répondaient plus.Le danger ne vint ainsi que sur les coups de tête rageurs de Zwei, comme on le sait très fort dans cet exercice : 20' Mathlouthi vole pour détourner le heading de l'international libyen, servi par Haj Mabrouk; 88' même scénario; 89' Frank Com sauve sur la ligne le coup de tête de Zwei suite à un corner. Auparavant, Zwei servit Ziaya sur la seule action où l'Algérien pouvait vraiment s'illustrer, mais il perdit son duel face à Mathlouthi (63'). Il faut dire que, sur l'autre front, Ben Mustapha retarda l'échéance suite à des tentatives d'Asante (13' sur le poteau, et 44' sauvetage du gardien visiteur en deux temps), Jaziri (39' et 60', le keeper sauvant les deux fois du pied comme un gardien de handball). Sans forcer son talent, l'ESS confirme sa montée en puissance qui coïncide avec la fin de l'exercice.Le CAB, lui, doit savoir surmonter la déception et trouver dans cette fabuleuse aventure des raisons pour construire pour l'avenir.