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2e année de démocratie : Où va-t-on ?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 10 - 2012


Par Hassen CHAARI*
«Plus une nation jouit d'un bien-être suffisamment réparti, plus elle a de chance d'avoir un gouvernement démocratique stable». (Georges Hermet)
« On ne s'aperçoit de la nécessité impérative de la démocratie qu'aux moments de crises et de conflits » (Jean Ziegler)
La confiscation de la démocratie par la Troïka actuellement au pouvoir serait désormais une des causes de notre non-émergence dans le monde en tant qu'acteur politique, économique ou même culturel et scientifique. Cela pourrait être aussi l'une des raisons majeures de la fuite des « esprits éclairés », de l'immigration clandestine et même de la délocalisation de plusieurs entreprises (environ 2.600 depuis la révolution) vers des contrées plus fécondes. D'autres citoyens moins lotis n'ont pas trouvé d'alternative, face à cette situation politique et sociale instable, que de se réfugier – corps et âme — dans la religion.
L'absence de vision, de projets et l'imposition de la primauté du politique sur le reste des secteurs aboutissent aujourd'hui à une dégradation accélérée de la situation économique et une aggravation de la crise sociale.
C'est pourquoi l'Etat doit impérativement assurer la sécurité, la justice sociale, l'impartialité de la justice et des médias, bref instaurer la démocratie ! Pour ce faire, la feuille de route politique doit être clarifiée et adoptée, le consensus privilégié, une vision solidaire et surtout l'impératif économique reconnu et placé en toute première priorité du pays.
C'est seulement ainsi que la Tunisie pourrait renouer avec le chemin de l'investissement et de la croissance. C'est ainsi également que les opérateurs économiques étrangers renouent avec la confiance et l'engagement en faveur du pays.
Deux modèles de société en guerre !
Chercher à savoir à quel destin nous sommes promis par le gouvernement actuel n'est pas chose facile ? Aujourd'hui, nous assistons à une confrontation entre deux modèles de société différents : le premier porté par l'Islam politique intransigeant et qui croit que la société ne peut vivre en dehors du cadre des textes sacrés et des traditions tels que vécus aux premiers temps de l'Islam. Le second, celui porté par la nécessaire adaptation des préceptes de l'Islam à la vie moderne tout en étant détachée des pouvoirs politiques, ce qui est communément décrit comme laïque. Ce modèle n'est pas nouveau chez nous et a été adopté depuis longtemps par les Tunisiens. D'ailleurs, le vrai Islam revendique la modernité et colle parfaitement aux préoccupations du siècle auquel il est pratiqué. Heureusement, « l'ijtihad » permet toujours une relecture de l'Islam, de ses textes sacrés et de ses traditions pour l'adapter au monde du moment. Logiquement, la Tunisie restera fortement ancrée dans l'Islam mais avec un gouvernement démocratique et laïque, un peu comme le modèle turc.
Lorsque la démocratie va, l'économie va !
L'augmentation du nombre des composantes de la société civile et des associations post-révolutionnaires a pour conséquence de soutenir le rôle des partis politiques. Ces groupes dynamiques développent dans notre pays la démocratie «d'expression, d'implication et d'intervention » dans le bon sens du terme.
Par contre, la situation économique actuelle en Tunisie se dégrade à vive allure. Plusieurs experts tirent même la sonnette d'alarme. Et pour cause, le déficit du commerce extérieur, sous le double effet d'un net ralentissement des exportations et d'une crise européenne contraignante, pourrait induire une crise de liquidités de nos échanges avec l'extérieur (on ne dispose que de 96 jours de réserves en devises). Les espérances de rentrées de devises (tourisme et transferts de nos émigrés) plafonnent à un niveau inférieur à l'habitude, tandis que le remboursement de notre dette extérieure n'est plus compensé par les nouvelles entrées de capitaux. Ce qui génère déjà une dépréciation rampante de notre monnaie et une poussée inflationniste indéniable. Par ailleurs, la flambée des prix des produits de base, locaux comme importés, n'arrange nullement les choses.
La Troïka perçoit cette dérive, mais n'apporte malheureusement ni remède ni thérapie. Elle procède par fuite en avant : vendre quelques sociétés confisquées tout en faisant les yeux doux aux capitaux locaux et étrangers, recette qui n'a que peu d'effet ; une vraie bombe à retardement, surtout devant une fuite de capitaux et une évasion fiscale incontrôlées !
Prémices donc d'une crise politique, économique et sociale grave due à l'absence d'une vrai démocratie. Ce qui montre clairement la liaison forte et indispensable entre économie et démocratie.
La Tunisie restera debout, quoi qu'il arrive!
Devant ce constat d'impuissance, c'en est-il fini de l'image d'une Tunisie douce et tolérante ?
Malheureusement oui, la Tunisie a entamé, après sa révolution, une véritable descente négative dans la perception de ses partenaires due à la montée subite de la violence des salafistes qui se livrent à de nombreuses attaques contre le culturel, l'artistique, l'écrit, l'audiovisuel, etc. Cet état d'insécurité croissante intervient dans un contexte économique désastreux doublé d'une situation sociale explosive émaillée par de nombreux heurts et des tensions sociales croissantes dans diverses régions du pays.
Devant ces violences répétées, le gouvernement, dépourvu d'une feuille de route défendable, tente désespérément de soigner son image, ternie par de nombreux scandales tels que l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis, les naufragés de Lampedusa ou le viol d'une jeune femme par trois policiers...
Néanmoins, la Tunisie, dont le peuple est réputé depuis longtemps pour son civisme, son ouverture et son niveau d'instruction élevé, est immunisée contre de tels débordements et fera preuve d'un agissement positif vers une reprise rapide. Les intellectuels tunisiens, hommes et femmes, continueront à manifester pacifiquement pour leurs droits, pour la démocratie et arriveront –tôt ou tard – à stopper les assaillants salafistes violents.
Plusieurs experts sont optimistes quant à l'avenir de notre révolution puisque le pays est devenu un vrai « laboratoire vivant » et ses institutions des « think tank» qui ne peuvent que déboucher sur le mieux. De toutes les façons, la révolution nécessite un « remue-ménage » permanent et sérieux dans notre perception et sélection politique et sociétale, et c'est tant mieux !
Enfin, tout ira bien dans le pays si on accepte tous de rejeter la violence. Ce faisant, la brise d'anarchie qui nous guette actuellement se transformera indéniablement en un vent de liberté et de stabilité si bénéfique pour notre chère patrie.
*(Universitaire et président de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation- Adri)


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