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Est-ce dans son ADN ? Ou alors une construction de l'esprit ?
Check up L'EXTREME GAUCHE est-elle violente ?
Publié dans Le Temps le 21 - 08 - 2012

« L'extrémisme » c'est le terme utilisé pour décrire une idéologie ou un comportement politiques qui appellent à l'action par tous les moyens y compris la violence en vue d'atteindre les objectifs souhaités, cela signifie que la concrétisation de cette idée prend une forme matérielle violente consistant dans l'accomplissement d'actes agressifs contre des personnes ou des institutions pour les éliminer et les éloigner de son chemin et terroriser les autres et donc les amener à lui emprunter le pas et adopter son programme de force.
Un comportement comme celui-ci ne pourrait être qualifié que de terrorisme, et c'est précisément ce que les groupes « salafistes » dans notre pays sont en train de faire depuis des mois. Donc, la violence est couplée, dans l'esprit du citoyen tunisien, à l'extrémisme religieux à cause des scènes auxquelles il s'est habitué et aux actes sauvages et atrocités commis par ces gangs dirigés par la passion aveugle leur représentant les autres qui sont différents d'eux sous forme de démons qu'on doit exterminer pour soutenir la religion.
Face à la radicalisation et l'intensification du mouvement social qui se propage comme une traînée de feu, on ne cesse ces jours-ci d'incriminer, côté gouvernement, les résidus du RCD et ce qu'on appelle « l'extrême gauche anarchiste ». En fait, ces accusations proviennent même de la plus haute autorité politique et spirituelle de « Ennahdha », monsieur Ghannouchi. Lui aussi se mêle à cette polémique qui attise encore le feu du torchon qui brûle depuis quelque temps déjà entre la droite religieuse et la gauche.
Donc, la guerre médiatique entre ces deux parties contendantes bat son plein, et les Islamistes- et bien d'autre d'ailleurs- s'obstinent à considérer qu'il existe, parallèlement à l'extrême droite religieuse, une extrême gauche accomplissant les mêmes faits et ne différant en rien, donc, de la première quant à sa nature terroriste. Une telle allégation nous amène nécessairement sur la scène politique afin de vérifier son bien-fondé et essayer de répondre à la question suivante: Est-ce que les partis de gauche en Tunisie, dans leur conquête du pouvoir, suivent la voie de la violence révolutionnaire de masse qui ne nécessite pas nécessairement le port des armes et peut seulement consister dans des manifestations et des marches pacifiques, comme cela s'est produit dans la Révolution ? Ou bien ils exercent la violence des gangs conformément au modèle « guevariste »comme les groupes «Topamaros" colombien et "Badermainhof" allemand, par exemple? Pour répondre à cette question et vérifier la rumeur, nous avons contacté un certain nombre d'hommes politiques et d'activistes dans le domaine des droits de l'homme qui ont développé des points de vue se situant entre la congruence et la légère variation admettant à la fin que, pour les « gauchistes », il n'y a pas de précédent.

Ayachi Hammami : La violence chez l'extrême gauche ne dépasse pas le discours politique

Qualifier d'extrémisme des parties de gauche comme le « Parti des Travailleurs » contient une intention claire de distorsion, puisque celui-ci adopte les fondements d'une société démocratique qui consiste en trois mots d'ordre: une sécurité centrale, non à la violence, lutter contre le racisme. Ces partis de gauche ne rejettent pas ces normes de l'objectivité et le projet moderniste comme le font les extrémistes des partis de la droite religieuse et ne croient pas en l'exclusion de qui que ce soit, sous aucun prétexte, et l'histoire du «Mouvement Attajdid", qu'on pourrait classer comme la droite de la gauche, ainsi que celle de la gauche radicale en témoignent largement. Mais cela ne nie pas l'existence d'une extrême-gauche parce que c'est la nature de la vie politique, il ya des parties et des personnalités de gauche telles que Jalel Brik, par exemple, qui disent qu'elles ne laisseraient pas les bourgeois coexister avec eux sous un même toit quand ils arriveraient au pouvoir et qu'elles n'accepteraient pas une vie où se trouveraient les différentes parties. L'exclusion de l'extrême gauche de ce qu'elle appelle les ennemis ne s'arrête pas à ce point, mais va bien au-delà en y incluant "sœurs collatérales", et n'hésite pas à assener des coups à toutes les parties de gauche accusées de trahison. C'est exactement ce qui s'est passé récemment lorsque la « Ligue de la Gauche Ouvrière » a considéré que l'initiative de l '«Union Générale des Travailleurs Tunisiens" est conçue pour sauver le gouvernement de la crise dans laquelle il s'engouffre de plus en plus et a, par conséquent, lancé un appel pour la formation d'un front ouvrier populaire contre l'initiative de la centrale syndicale. Mais il est nécessaire de souligner que cet extrémisme de la gauche reste seulement au niveau du discours et ne se reflète pas sur le terrain, c'est-à-dire qui est qu'il ne se transforme pas en action, et c'est là la différence entre lui et l'extrême droite religieuse.

Mohammed Jmour : Un concept à travers lequel on veut exclure la gauche radicale et frayer la voie à ce qu'on appelle la gauche modérée

Le terme «extrême gauche» est utilisé par les forces hostiles à la gauche dans le but d'altérer l'image des forces révolutionnaires et de les isoler des soi-disant «centristes modérés », dont on ne détermine pas l'identité politique et économique, et ce en occultant les choix de ces forces libérales en ce qui concerne le développement et les rapports sociaux. Donc, le but de cette dénomination est de créer une équation entre la gauche et les mouvements islamiques extrémistes et donc la classer comme un ennemi menaçant le tissu social en raison de la violence présumée qu'on l'accuse d'exercer. En d'autres termes, la scène actuelle est composée de deux équipes, la première est représentée par « Nida Tounes» et le gouvernement de la «Troïka», les forces libérales, et les deux ont lamentablement échoué dans la gestion des affaires du pays, et la seconde est constituée par les forces progressistes révolutionnaires portant l'alternative, il s'agit de la gauche à qui incombe la tâche de réalisation des objectifs de la Révolution et qui dérange, bien sûr, les réactionnaires qui espèrent garder les choses comme elles sont. Au stade actuel critique, il existe plusieurs exigences sur le plan démocratique à la charge de la gauche qui est appelée à s'acquitter de ses fonctions et jouer un rôle de premier plan comme elle l'a toujours fait, et parmi les plus importantes de ces exigences, il y a, évidemment, les libertés, l'égalité entre les sexes et le système républicain. Les forces réactionnaires recourent délibérément au terme de «gauche modérée» qui est, à l'origine, d'obédience socio-démocrate et donc libérale par définition dans l'intention de provoquer chez les gens une certaine appréhension de la gauche radicale et leur faire croire que dans le cas où elle prendrait le pouvoir, elle les priverait du droit de propriété ainsi que des libertés et en particulier celle des cultes que n'a, en fait, protégée, pendant les jours durs de la dictature, que cette gauche qu'on voudrait estropier. Durant ces jours difficiles, les « négociants religieux » amadouaient le régime de Ben Ali et cherchaient à gagner son affection et sa satisfaction. Pour mettre à nu ce projet réactionnaire et contre-révolutionnaire hostile aux intérêts de notre peuple, les forces progressistes sont tenues de persuader les masses populaires que l'action politique est une œuvre laïque et humaine tout à fait indépendante de la religion qui reste une affaire privée n'ayant rien à voir avec la politique .
L'accusation de la « Gauche » d'extrémisme vise à occulter son passé et son présent militants et, par conséquent, l'isoler des masses populaires

Chokri Belaïd :« Souvenons-nous du mouvement “Perspective'' »

Il existe une intention de la part de quelques parties de droite de discréditer la gauche et lui coller une étiquette qui la priverait d'établir des passerelles avec le peuple et de communiquer lui. La gauche tunisienne et depuis «Perspectives» était à l'avant-garde dans la lutte pour un ordre social juste, ainsi que dans la défense des libertés, c'est bien elle qui a défendu l'indépendance de «l'Union Générale des Etudiants Tunisiens» et «l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens" lors de la crise de Janvier 1978 lorsque «Ghannouchi» vantait le régime de Bourguiba et dénonçait les syndicalistes qu'il considérait comme des fouteurs de troubles. La gauche tunisienne a également contribué à la création de «la Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l'Homme» et laissé sa marque dans le mouvement artistique et culturel dans le cinéma, le théâtre, la poésie, le roman, l'histoire, la critique et la recherche académique... La gauche tunisienne s'est soudée au peuple depuis le départ, elle était dans les premiers rangs dans la lutte contre la dictature, elle a résisté à Ben Ali sur le terrain et n'a pas quitté le pays pour se jeter dans les bras « chauds » de l'Occident et jouir de la vie très confortable dans les chalets douillets de Londres et de Paris, elle était efficace dans le processus révolutionnaire lancé le 17 Décembre qui a été couronné par le renversement de la dictature le 14 Janvier. La gauche tunisienne vit au cœur de la marche de son peuple vers l'émancipation et la dignité et dont elle adopte toutes les questions sociales et démocratiques et les défend avec férocité, alors, c'est tout à fait naturel que son discours ne satisfasse pas les forces réactionnaires, les ennemis de la révolution et de la patrie. La campagne qui se trame contre elle tend, donc, à lui faire du tort, car les auteurs de ces manigances sont bien conscients qu'elle représente une force alternative, d'autant plus qu'elle a des cadres et des compétences que les autres n'ont pas. Mais malgré tous ces points positifs, elle est tenue de constituer un vrai front politique capable de la sortir de cette situation d'éparpillement et c'est justement ce que nous sommes en train de faire actuellement, c'est pourquoi les autorités ainsi que toutes les autres forces de la réaction font tout leur possible pour lui coller tous les torts imaginables, lui lancer toute sorte d'accusation et la présenter sous forme d'extrémiste qui ne dispose d'aucun autre moyen de persuasion excepté la violence.


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