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La révolution a un coût mais n'a pas de prix !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 06 - 2012


Par Hassen Chaari *
«Dans la crise, garder le statu quo n'est ni plus ni moins que multiplier les naufrages» (Henri Bergson)
«Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser» (Montesquieu)
En Tunisie, nous vivons actuellement une confrontation entre des partis politiques dont la seule victime est le peuple. C'est pourquoi l'horizon d'espoir que la révolution du 14 janvier 2011 a ouvert dans notre pays est en train de se rétrécir. Malheureusement, l'esprit de liberté qui l'a animé subit désormais de graves atteintes qui instaurent, hélas, un climat d'insécurité et de violence. En clair : plusieurs mois après l'élection de l'Assemblée constituante, la Tunisie connaît aujourd'hui une situation qui inspire de grandes inquiétudes, vu la mise en place manifeste d'un système politique basé sur le clientélisme, le favoritisme, le régionalisme...
La persistance de cet esprit partisan et peu respectueux de l'individu gangrène désormais la société tunisienne et serait une des causes de notre non-émergence dans le monde en tant qu'acteur politique, économique ou même culturel, intellectuel et scientifique. Pour certains citoyens, cela pourrait constituer une raison majeure d'émigrer ; ce qui aggraverait le phénomène de la fuite des cerveaux. D'autres citoyens ne trouveraient d'alternative, face à cette situation politique inquiétante, que dans le fait de se réfugier — corps et âme — dans la religion...
Cessons de nous taire, pour ne pas retomber dans la pensée unique !
Notre démocratie naissante est confisquée par plusieurs acteurs politiques (gouvernement provisoire, syndicats, médias...) qui détiennent un pouvoir considérable. C'est pourquoi une volonté hégémonique de la part des partis au pouvoir vise désormais à s'emparer de tout. Une autre marque de faiblesse de notre démocratie s'affirme aujourd'hui à travers la passivité, le consentement par défaut, le retrait et l'abstention d'une grande majorité silencieuse. Bien que ces menaces soient dues aux difficultés propres à toute transition démocratique !
Pour lutter contre de telles pratiques, il va falloir :
- Augmenter le niveau de scolarisation des citoyens en développant leur esprit critique et démocratique.
- Veiller à la diffusion d'une information crédible et indépendante (les médias peuvent devenir nocifs à cette démocratie s'ils sortent de leur neutralité et de leur objectivité).
- Veiller à ce que la justice fasse rapidement son travail.
En effet, la révolution tunisienne ne se limite plus au soulèvement contre la dictature de Ben Ali et de son parti unique. Elle s'inscrit aussi dans la suite logique des réformes politiques fondamentales initiées et impulsées par de nombreuses personnalités politiques nationales.
Néanmoins, les agissements du gouvernement provisoire portent les traits d'une contre-réforme qui veut nous dépouiller des acquis initiaux de la révolution. Cette contre-réforme, voilée par un discours conciliant, envisage de rattacher la Tunisie à l'Islam « salafiste » qui s'oppose à l'Etat civil. En effet, au cours des derniers mois, le gouvernement provisoire a entrepris un plan d'offensive généralisée contre les symboles de la modernité. Ainsi en est-il des attaques contre l'université par des fanatiques exaltés, des violences verbales et physiques contre les enseignants universitaires, contre les journalistes et les juges. Ce harcèlement malsain s'est souvent répété pour toucher aussi les intellectuels, les artistes, les opposants politiques... La prévalence donnée au «religieux» sur «le politique» est on ne peut plus visible. Cette propagation du fanatisme est exacerbée par certains prédicateurs haineux du Moyen-Orient. De même peut-on observer la passive complicité des ces mêmes autorités face à l'inquiétante recrudescence de la violence salafiste.
Sur le plan économique, et après plusieurs mois d'exercice du pouvoir de la part du gouvernement provisoire, l'on constate l'échec manifeste à impulser l'investissement national et étranger. La récente dégradation de la note souveraine de la Tunisie (à la note BB) témoigne et atteste de la gravité de la situation.
Cette incertitude sur plusieurs plans provient aussi de l'incapacité des partis de l'opposition à incarner l'alternance attendue. L'atomisation des forces de ces partis ne peut que faciliter la stratégie hégémonique du gouvernement provisoire. Elle lui laisse pour l'instant tout le champ de l'initiative et de l'action.
En temps de crise, le salut passe par la société civile
La vitalité de la société civile tunisienne, exprimée à travers la formidable capacité des militants des associations, est à même d'obliger le gouvernement provisoire à réviser sa stratégie. Un tel redéploiement des rapports de force raviverait, à l'intérieur de la mouvance islamiste, le courant modéré, animé d'un authentique désir d'adapter sa foi aux conditions d'une démocratie moderne, et non l'inverse.
Malheureusement, notre société civile et les nombreuses listes indépendantes ont compromis, lors des dernières élections, les chances d'un résultat réellement conforme à la sensibilité politique du pays. Elles le seront encore moins lors des prochaines échéances, étant donné leur émiettement.
Pour assainir cette situation, il faut que tous nos partis politiques s'engagent à respecter une morale, une éthique et un code de conduite communs. Idem, il faut que les associations développent et cultivent à la base la démocratie «d'expression, d'implication, et d'intervention» dans le bon sens du terme.
C'est pourquoi assurer la sécurité, la justice sociale, l'impartialité de la juridiction et des médias devrait être la règle de conduite du gouvernement, même s'il est provisoire.
La société tunisienne contemporaine est fortement imprégnée d'une réelle culture d'émancipation qui ne date pas d'aujourd'hui. Le refus des Tunisiens quant au projet sociétal du gouvernement provisoire se confirme quotidiennement, à travers les manifestations publiques, les sit-in, les réseaux sociaux, les associations... Raison pour laquelle la Tunisie est et restera — malgré tout — un exemple de modernité, de sécurité, de stabilité, de tolérance, d'amour du prochain, de rencontre de toutes les civilisations...
*(Universitaire et président de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation «ADRI»)


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