«Le projet de loi sur les droits et les devoirs des constituants présenté par la presse comme étant celui de l'octroi aux constituants d'une rente viagère n'est pas celui de Salah Chouaieb. Il constitue une initiative de la part du bureau de la Constituante qui m'a chargé de rédiger les clauses du projet qui devait être soumis aux commissions concernées avant de passer devant la séance plénière pour être discuté et être éventuellement adopté ou rejeté». C'est ce qu'a souligné, hier, lors d'une conférence de presse, Salah Chouaïeb, constituant dissident d'Ettakatol et président du parti «La 3e voie» qui a reçu son visa le 19 mai 2011. «Je ne suis pas venu défendre le projet en question. Mon ambition est d'éclairer l'opinion publique, de mettre les points sur les i et surtout d'exprimer mon indignation face à la campagne de dénigrement qui touche ma personne de la part de certains constituants qui ont signé le projet de loi en question, prétextant qu'ils ont été trompés ou qu'ils n'ont pas lu le document que je leur ai proposé alors qu'ils ont pris connaissance de son contenu et exprimé leur satisfaction pour les articles qu'il comportait. Il est inadmissible qu'un constituant qui a prêté serment, le jour de l'investiture de l'Assemblée nationale constituante, déclare avoir signé un texte sans l'avoir lu et accuse son collègue de l'avoir induit en erreur», martèle-t-il encore. Et le constituant Salah Chouaïeb d'essayer de dévoiler les causes qui sont derrière la campagne de dénigrement dont il est l'objet de la part de certaines parties dont en premier lieu la Troïka au pouvoir. «Les véritables raisons de cette campagne diffamatoire n'échappent à personne, dans la mesure où cette campagne a coïncidé avec l'annonce de la création du parti ‘‘La troisième voie'' qui commence déjà à déranger et que plusieurs parmi les adhérents d'Ettakatol ont déjà rejoint en signe de protestation contre les dérives enregistrées au sein de ce dernier qui a abandonné les principes fondamentaux sur lesquels il a été créé et s'est mis sous les ordres d'Ennahdha au sein d'une coalition qui n'a plus raison d'être», ajoute Salah Chouaïeb. Personne ne peut tromper 113 constituants Venus en signe de solidarité avec leur collègue Salah Chouaieb, plusieurs constituants parmi les signataires du projet ont dénoncé «la campagne de désinformation et d'intoxication menée contre un collègue qui n'a fait que rédiger un projet de loi, à la demande du bureau de la Constituante et qui a recouru à l'avis et aux propositions de ces mêmes constituants qui ont approuvé le contenu du projet et qui se sont rétractés, invoquant des raisons le moins qu'on puisse dire inadmissibles et indignes de constituants prétendant représenter le peuple et servir ses intérêts». Les constituants Mohamed Allouche, Romdhane Doghmani, Brahim Kassas et Hosni Badri ont exprimé leur étonnement de voir les signataires du projet se rétracter et accuser injustement Salah Chouaieb de les avoir roulés. Ils se sont interrogés : «Est-il possible que Salah Chouaieb réussisse à tromper 113 constituants dont le chef du premier groupe parlementaire au sein de l'ANC. Les déclarations de Mme Samia Abbou sont inacceptables, d'autant que personne à la Constituante ne l'a autorisée de parler en son nom». Ils ont tenu à préciser, également, «qu'il n'y a pas de crime à ce qu'un groupe de 10 constituants présente un projet de loi, quel que soit son contenu, au bureau de la Constituante. Que dire alors d'un projet de loi signé par 113 constituants. De toutes les manières, le dernier mot revient à la séance plénière. Quant aux informations publiées par un hebdomadaire de la place prétendant que la commission de législation générale a déjà rejeté le projet en question, nous ne pouvons qu'exprimer notre surprise puisque nous n'en avons pas été informés». Les mêmes constituants s'indignent également de la manière avec laquelle «un document officiel est transféré à la presse et aux réseaux sociaux». «Quant à ceux qui ont accusé Salah Chouaïeb de mensonge et d'exploitation de leurs signatures, ils devraient s'excuser auprès du peuple parce qu'en insultant un élu du peuple, ils insultent, en réalité, l'ensemble du peuple», tiennent-ils à préciser. Il est à préciser que le projet intitulé «Les droits et les devoirs des constituants» comporte onze articles dont un seul est consacré à la prime de retraite dont devraient bénéficier les constituants, au nombre de 18, qui se retrouveront au chômage une fois les travaux de l'actuelle Constituante clôturés.