Les cimaises de la galerie Semia-Achour continuent d'accueillir les œuvres du peintre Tahar Aouida jusqu'au 12 octobre 2012. L'artiste nous présente à travers son exposition, «Diversité», une vingtaine de ses travaux. Un détour du côté de la galerie et l'on saisit vite que la diversité ne semble toucher que le support de travail. En dehors de sa vieille amie, la toile, la peinture épouse, dans cette exposition, le bois se déclinant en portes longilignes. L'artiste y dépose et appose des fragments faits de figures féminines en sefsari (voile traditionnel blanc couvrant une partie du corps), d'ornementations, de motifs floraux, tout droit sortis de notre legs et de notre patrimoine visuel, mais aussi une sorte de fragmentations architecturales de la Médina ou de «wahat» (oasis). Et l'on saisit aussi vite que l'artiste, lui, ne semble pas vouloir quitter les thématiques liées à la Médina, à l'authenticité, au sefsari... A croire que notre identité est figée, immobile et ne s'arrête qu'à cela. Mais ici ce n'est pas la thématique qui est à remettre en question — car tout est bon à aborder en art —, mais ce sont plutôt la manière et la forme, toujours les mêmes et qui, pour faire dans le «nouveau», échappant à la simple figuration mimétique, s'habillent des mêmes «compositions» : découpage et fragmentation des paysages ou des figures dans une sorte de re-phagocytose soporifique d'un «cubisme» qui a, certes, révolutionné l'histoire de l'art occidental, dans un contexte bien précis, mais qui n'est plus à présenter tel quel. L'approche reste de tout en tout folklorisante, voire anecdotique à travers des titres, tels que «Autour de la Médina», Sefsari», «Identité», etc. et les travaux semblent relever quelquefois, plus de l'objet décoratif que de l'œuvre qui interpelle, qui empoigne ou qui surprend.