L'élu Ahmed Khaskhoussi a annoncé hier sa démission de la présidence de la commission de l'infrastructure et de l'environnement, une commission législative au sein de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Dans une déclaration à l'agence TAP, Ahmed Khaskhoussi a précisé que sa démission «a été mûrement réfléchie» et intervient en réaction à la négligence des revendications pourtant «simples et vitales», qui l'ont conduit à observer une grève de la faim avec l'élu Mohamed Brahmi (Mouvement du peuple). «Ma démission n'a rien d'une manœuvre politique ou d'une campagne électorale comme le véhiculent certains médias. Je plaide pour une cause morale et non politique», s'est-il défendu. Ahmed Khaskhoussi s'est félicité de la position du président de la République provisoire, Moncef Marzouki, qui a «répondu favorablement» aux revendications des habitants de Sidi Bouzid, dont la révocation du gouverneur de la région, après avoir rencontré, jeudi dernier, une délégation de constituants en grève de la faim et leur a exprimé son soutien et son adhésion à leurs revendications. Il a cependant critiqué la présidence de l'ANC qui «n'a pas réagi et n'a fourni aucun effort pour prendre connaissance de leurs revendications ou dialoguer avec eux». A noter que dix constituants dont Ahmed Khaskhoussi ont menacé de démissionner de l'ANC. Mohamed Brahmi et Ahmed Khaskhoussi avaient entamé une grève de la faim de six jours. Khaskhoussi avait dans une première étape suspendu la grève puis l'a reprise lundi pour exiger la libération des personnes arrêtées sur fond des incidents survenus dans la délégation de Menzel Bouzayane (Sidi Bouzid).