Après le scandale du massacre des tortues marines révélé cet été, des experts et des organismes environnementaux se sont réunis le jeudi 11 octobre, à Monastir, pour discuter des outils de protection de ces vertébrés marins. La rencontre, organisée par le ministère de l'Environnement, a été l'occasion de dresser un état des lieux et de se concerter sur un plan d'action. En août dernier, une image de tortues marines sanglantes vendues dans un marché municipal avait provoqué une onde de choc sur la Toile, sans qu'un organisme public n'ait réagi. Les tortues marines sont toujours menacées par la pollution de la mer, les prises accidentelles par les engins de pêche et l'utilisation des plages constituant des sites de ponte. Une menace de plus s'est rajoutée aux précédentes : les prises intentionnelles des tortues, destinées à la consommation humaine. La rencontre, qui a eu lieu le 11 octobre, a été organisée pour discuter et trouver des solutions à court et à moyen terme à ces problèmes. Plusieurs organismes nationaux et internationaux, des universitaires ainsi que des associations ont participé à l'évènement. L'objectif est d'arriver à un consensus sur un plan d'action de protection des tortues marines et des autres espèces menacées en Tunisie. Les recommandations collectées seront rédigées et adressées aux responsables de chaque organisme représenté à la réunion, pour qu'ils agissent en conséquence. Il faut savoir qu'en Tunisie, toutes les espèces de tortues marines sont protégées, du moins en théorie, notamment par la loi n° 94-13 du 31 janvier 1994 relative à l'exercice de la pêche. Les trois principales espèces qui fréquentent nos côtes sont la caouanne Caretta caretta, la plus commune, la tortue verte Chelonia mydas et la tortue luth Dermochelys coriacea. Les tortues marines jouent un rôle important dans le milieu marin, qui a un impact direct sur l'économie. En effet, leurs proies sont formées principalement de méduses, qui elles-mêmes se nourrissent de larves de poissons. Ainsi, moins de tortues implique moins de poissons à pêcher, et plus de piqures de méduses pour les baigneurs. Un argument souvent utilisé dans les campagnes de sensibilisation mais qui, visiblement, ne convainc toujours pas les pêcheurs et autres responsables de la disparition des tortues marines. Espérons qu'à l'issue de la réunion, des mesures innovantes seront proposées, en vue d'agir plus efficacement pour les protéger.