La tortue marine constitue un élément important dans la biodiversité marine et est considérée comme un facteur d'équilibre du milieu marin. La baisse du nombre des tortues provoque la prolifération de leurs proies formées principalement, de méduses qui se nourrissent de larves de poissons. Ainsi, la présence en grandes quantités de ces proies engendre une diminution de la production de la pêche, d'un côté et cause une gêne pour les activités de loisirs marins et de tourisme, d'un autre côté. La tortue de mer est une espèce migratrice dont la protection ne se limite pas aux frontières des pays. C'est ainsi que les pays méditerranéens membres de la convention de Barcelone et en particulier de son Protocole relatif aux aires spécialement protégées et de la diversité biologique, ont établi un plan d'action pour la conservation des tortues marines dans cette région. Protection des tortues marines en Tunisie La Tunisie joue un rôle actif en matière de protection des tortues marines dans le cadre de ce plan. Elle a réalisé plusieurs programmes dont le suivi du site de ponte des îles kuriat, lancé depuis 1997. Cette zone est devenue une aire marine protégée. Lors de sa visite au Gouvernorat de Monastir en 1999, le Président de la République a donné ses directives pour la création d'une station d'études et de soins de la tortue marine, recommandant d'accorder une importance accrue à la biodiversité aquatique. Dans ce cadre, une station de soins des tortues a été créée en 2004 à Monastir par l'institut national des sciences et technologies de la mer et un réseau national relatif à l'échouement des tortues marines et des cétacés, mis en place. Ce dernier édite tous les deux ans, une publication sur le bilan de l'échouement des tortues marines et les causes de leur mortalité. Concernant l'étude des routes migratoires de la tortue marine, des expériences de suivi des tortues par satellite ont été réalisées. Plan d'action de conservation des tortues marines en Méditerranée La troisième conférence méditerranéenne sur les tortues marines dont les travaux ont démarré lundi à Hammamet-sud, vise l'actualisation de la stratégie de protection des tortues marines, à la lumière de nouvelles recherches entreprises au cours des trois dernières années. Cette manifestation qui se poursuivra jusqu'au 23 octobre courant, a rassemblé environ 100 experts parmi les biologistes de terrain, les écologistes, les administrateurs et autres professionnels de l'ensemble des pays méditerranéens et non méditerranéen, impliqués dans la conservation des tortues marines. La conférence est organisée par l'institut des sciences et technologies de la mer (INSTM) et le centre d'activités régionales pour les aires spécialement protégées, en collaboration avec les conventions de Barcelone et de Bonn sur la conservation des espèces migratrices de la faune sauvage (Bonn) et celle sur les habitats naturels de l'Europe (Bern). Ce congrès vise l'échange d'expériences réussies en matière de protection des tortues marines, espèces menacées d'extinction et se penchera sur les résultats des recherches réalisées dans le cadre du plan d'action de conservation des tortues marines en Méditerranée lancé y a 10 ans, relatifs à la pollution de la Méditerranée, aux effets des changements climatiques et des activités économiques outre, le renforcement des aires protégées en Méditerranée à l'instar des îles Kuriat en Tunisie. Ouvrant les travaux de cette conférence M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du développement durable a souligné la nécessité de multiplier les efforts en vue de réaliser un partenariat efficient et solidaire, permettant de renforcer les politiques nationales et les programmes régionaux de protection de l'environnement ainsi que de consolider le processus de développement durable et partant d'assurer l'équilibre des systèmes écologiques en Méditerranée. Il a affirmé que la protection des tortues marines, leur préservation de la pollution, de la dégradation et de l'érosion des plages abritant leur ponte, est la responsabilité de tous les pays méditerranéens.