On va se régaler, titrions-nous avant-hier. Ce ne fut pas du tout le cas. Il est temps de revoir quelques choix. Individuels et collectifs Ils étaient venus nombreux pour fêter la victoire et la qualification de notre équipe nationale. Ils seront rentrés un peu inquiets et avec un arrière-goût d'inachevé. Cette équipe leur a bel et bien offert la qualification mais ni le plaisir et encore moins la certitude de lendemains conquérants. Nous savions plus ou moins au départ que la qualification pour l'Afrique du Sud ne serait vraiment pas le problème, mais nous étions très curieux de savoir où elle en est vraiment. Sur le plan du jeu, des automatismes, de l'efficacité et également celui de la séduction, composante ô combien importante du football moderne. Que voulez-vous, le charme n'a pas opéré avant-hier à Monastir et nous avions même eu droit à une grosse frayeur quand, en deuxième mi-temps, Mathlouthi lâche le ballon qui finit sa course au fond des filets. But irrégulièrement refusé par l'arbitre. On préfère ne pas imaginer la suite... Gros et détails Cette petite prestation a été le résultat de plusieurs facteurs : individuels, collectifs et autres, telles l'absence de Msakni, la blessure de Jomaa, la transparence de Darragi, l'absence de notre entrejeu en phase de création et de soutien offensif, la désormais non fiabilité de Mathlouthi et les difficultés actuelles de Dhaouadi. Autant de constats qui apostrophent le sélectionneur national qu'il se doit de résoudre au plus vite, car le but initial n'était pas tant de battre la Sierra Leone que de briller et d'être protagoniste lors de la phase finale de la CAN en janvier prochain en Afrique du Sud. A ce propos, nous avions suivi Maroc-Mozambique avant-hier. C'est vrai que les Marocains reviennent de loin, de très loin après le catastrophique intermède Gerets. Mais quel retour, quelle équipe et quels talents! La phase finale de la CAN en Afrique du Sud sera très relevée et le groupe Tunisie a tout intérêt à mettre les bouclées doubles pour ne pas sortir par la petite porte. Mais examinons plus en détails les raisons de la petite sortie de notre Equipe nationale. L'absence de Msakni: Le petit lutin de l'Espérance apporte profondeur et fantaisie à cette équipe et à son attaque. Et c'est justement ce qui a manqué avant-hier à notre onze national. La blessure de Jomaâ Jomaâ est un joueur qui pèse beaucoup sur les défenses adverses par son jeu en mouvement, ses infiltrations et son jeu de tête. Dans ce créneau bien précis, Dhaouadi qui a évolué à droite, loin de la zone adverse, n'a pas pu remplir le vide et Harbaoui et Saber Khlifa ont été un peu orphelins du troisième mousquetaire... Toujours à propos de Dhaouadi, une fois qu'il retrouvera la confiance (parti pour être la vedette de Evian Thonon, il s'est retrouvé sur le banc), ce ne serait pas une mauvaise idée que de le replacer à gauche, là où il a de meilleures sensations. La transparence de Darragi Parti comme un boulet dans le championnat suisse, Darragi semble encore pâtir de son écart de conduite: Oussama était le plus indiqué pour combler le vide laissé par Youssef, mais il n'a pas été décisif et a beaucoup manqué dans les 16, 50 où son jeu de tête aurait pu être décisif. Pour quand le grand saut de qualité ? Une interrogation à laquelle il faut répondre avant le départ pour la CAN. Milieu : quelle identité ? Sami Trabelsi a préféré garder Traoui sur le banc (Traoui, Chemmam, Youssef Msakni ont été à ce propos épargnés pour le TP Mazembe) et aligner Mouelhi, Saïhi puis Chady Hammami. Qui n'ont pas apporté comme il se doit leur contribution à la manœuvre offensive. En fait, en alignant le maximum d'attaquants et de joueurs offensifs, Sami Trabelsi croyait pouvoir aller plus facilement de l'avant. Cela n'a pas été le cas et il n'est pas inutile de revoir la composition de l'entrejeu, mais aussi de toute la stratégie générale pour un meilleur équilibre et une plus grande efficacité. Lassitude : 14 mois de compétition ont pesé lourd sur les jambes et les têtes des joueurs. Notre équipe nationale a terriblement manqué de fraîcheur et de spontanéité, outre à l'imagination bien sûr et à la rigueur, même si la Tunisie n'a pas encaissé de but. Aymen Mathlouthi : Il n'est plus souverain dans sa zone comme il l'a été dans le passé. Son erreur et un arbitre qui omet de valider un but régulier pour la Sierra Leone, aurait pu coûter la qualification pour l'Afrique du Sud. Ce problème, il faudra que Sami Trabelsi le prenne à bras le corps avant la phase finale de la CAN. Après avoir travaillé avec succès sur les grandes lignes, le sélectionneur doit à présent travailler sur les détails qui s'accumulent pour toutes les raisons objectives qu'on connaît mais qui risquent de bloquer la progression de cette équipe. Progression : le mot est lancé. Après une ascension fulgurante, nous avons l'impression que cette équipe stagne. La relance urge.