Aujourd'hui, ce sera le dernier vol à destination des Lieux Saints, où 10.374 Tunisiens sont en train d'accomplir actuellement leurs rites du pèlerinage dans des conditions favorables tant au niveau de l'hébergement, du transport que sur le plan des délégations médicales et religieuses les accompagnant... C'est ce qu'a déclaré le ministre des Affaires religieuses, M. Noureddine Khademi, lors de la 97e rencontre de presse périodique tenue, hier matin, au siège du Premier ministère à la Kasbah. Et l'encadrement de nos pèlerins, a-t-il ajouté, se poursuit comme il se doit pour mieux se préparer, mercredi prochain 8 Dhou-Al Hajja, deux jours avant l'Aïd El Idha, au grand rassemblement sur le Mont Arafat, le moment fort du pèlerinage de la Mecque. Avant que les fidèles ne s'apprêtent à affluer massivement vers la Vallée de Mozdalifa, à quelques kilomètres de Mina, où ils vont y rester pendant trois ou quatre jours après l'Aïd. En raison de la grande affluence que connaît la saison d'«El Hajj», en cette période, il a été enregistré jusqu'à maintenant un cas de décès d'un pèlerin tunisien âgé de 81 ans, suite à un arrêt cardiaque, avec deux autres cas hospitalisés dont l'état de santé est jugé stable. Deux autres pèlerins ont été perdus et retrouvés au bout de longues recherches menées avec succès par les délégations tunisiennes sur place. D'ailleurs, aux dires du ministre, une commission ad hoc a été mise en place pour veiller, le cas échéant, à la recherche des pèlerins ayant égaré leur chemin, d'autant que trois numéros de téléphone opérationnels 24 heures sur 24 sont à la disposition des pèlerins. Et M. Khademi de poursuivre qu'une délégation médiatique a été également désignée pour communiquer à l'opinion publique le déroulement de la saison de cette année, afin de lui donner des nouvelles de nos pèlerins et des différentes circonstances rituelles. Pour rappel, le ministre a relevé que le quota de la Tunisie totalisant, cette année, plus de dix mille pèlerins a été réparti sur 264 délégations, à raison d'un candidat sur mille habitants. «Ceux qui s'en étaient retirés ont été remplacés pour ne laisser aucune place vacante et pour donner la chance au reste des candidas de bénéficier du pèlerinage», lance-t-il. Abondant dans ce sens, M. Ali Ellafi, conseiller politique et médiatique du ministre des Affaires religieuses, a révélé que quelque 104 visas de courtoisie ont été accordés au profit des familles des blessés et des martyrs de la révolution, en guise de soutien et de solidarité. A noter que le ministère s'engagera, tôt dans les mois à venir, dans les préparatifs de la prochaine saison de pèlerinage 2013. Par la même occasion, M. Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, a fait le point sur la situation du marché national des médicaments. Un secteur qui se porte bien et jouit encore d'un capital confiance auprès des laboratoires internationaux qui viennent s'installer en Tunisie. Alors que 48 % des besoins nationaux en médicaments ont été satisfaits par des industries pharmaceutiques internationales, couvrant, ainsi, 21% de nos dépenses en la matière. Ce qui est important, dit le ministre. Cela veut dire, en d'autres termes, que l'industrie locale des médicaments permet une bonne maîtrise des prix. Raison pour laquelle, à l'en croire, les orientations du ministère convergent vers le renforcement de l'industrie pharmaceutique dont notamment les produits stratégiques tels que les médicaments anticancer. C'est là, prévoit-il, un projet envisagé afin d'élargir le taux de couverture des besoins locaux et d'alléger, de la sorte, le fardeau de l'Etat en matière d'importations. Car, souligne-t-il, 86% des médicaments importés bénéficient de subventions énormes, soit en raison de la flambée des prix d'achat à l'échelle internationale ou à cause de la dépréciation du dinar tunisien dans les cours de change. D'où les charges supplémentaires que supporte la Pharmacie centrale, en tant que seule institution publique régulatrice des prix et responsable de l'approvisionnement du marché national et garante de sa stabilité. Elle est aussi la partie officielle à laquelle a été confiée l'importation des médicaments. Et face à la hausse de consommation des médicaments enregistrée ces dernières années, le coût de subvention a atteint, ces derniers mois de l'année en cours, quelque 70 millions de dinars. Cependant, secoué par les aléas de la révolution, le secteur des médicaments se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins de la contrebande et des actes d'incendie touchant maintes fois les locaux industriels des médicaments. Deux fléaux qui ont sensiblement affecté le taux de consommation locale et perturbé le rythme d'approvisionnement du marché. Mais, indique M. Mekki, le taux de consommation est en réalité raisonnable. Soit 2% seulement au cours des trois premiers mois de 2011, par rapport à la même période de 2010. Un taux qui a enregistré, cette année, une montée en flèche pour se situer autour de 36%. D'énormes quantités en trop dont cette hausse vertigineuse est à l'origine. Surtout en raison des flux de réfugiés en Tunisie au nombre de 600 mille et du phénomène de la contrebande vers les pays voisins, mais aussi vers d'autres pays tels que le Soudan et le Tchad... Et le ministre de poursuivre que les campagnes de contrôle battent leur plein sur les frontières, tout en mettant un numéro vert à cet effet. Ce qui a permis de réduire l'impact du phénomène et d'alléger, par conséquent, le volume de la consommation, en le ramenant à 23% au bout de trois mois. La multiplication des opérations d'incendie des locaux de stockage des médicaments n'a pas manqué, d'un autre côté, d'aggraver la situation. Des actes d'agression prémédités avaient ciblé plusieurs dépôts et magasins de médicaments dont celui de la Pharmacie centrale, l'hôpital Wassila-Bourguiba, la société d'industries pharmaceutiques «Siphat» et bien d'autres locaux qui n'ont pas été épargnés. Après des recherches d'investigation, à l'en croire, l'auteur impliqué dans le déclenchement de l'incendie au sein de Siphat a été arrêté. Avouant l'avoir commis, ce criminel d'appartenance Rcédiste, juge-t-il, comparaîtra prochainement devant la justice. L'enquête est en cours.