L'Assemblée nationale constituante se penchera dans les semaines à venir sur plusieurs projets relatifs à la création de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). Outre les six projets émanant des associations de la société civile, l'on compte deux autres projets dont le premier a été élaboré par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) en collaboration avec ses partenaires ayant pris part à la confrénce sur dialogue national et le second par le gouvernement. Tous ces projets comportent selon des militants de la société civile, les mêmes défaillances que celles ayant marqué le premier texte du décret-loi fondateur de l'Instance présidée par Kamel Jendoubi. Lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Tunis, par le réseau Mourakiboun (constitué de plusieurs membres de l'équipe qui a supervisé le déroulement du scrutin du 23 octobre, la coalition Awfia et l'Association Atide), M. Rafik Halouani, du réseau Mourakiboun, s'est attardé sur ces mêmes défaillances, soulignant que la société civile est appelée à jouer pleinement son rôle dans la rectification des carences affectant directement les résultats des élections. Dans cet ordre d'idées, il a fait remarquer que les lacunes concernent trois axes principaux, à savoir l'information et la publication des résultats, le financement des partis politiques et le découpage géographique des circonscriptions. Poursuivant dans le même sens, il a noté que deux équipes constituées de militants associatifs et d'experts électoraux entameront bientôt un travail minutieux afin de mieux identifier les défaillances des projets proposés et de concevoir les principales recommandations. M. Ammar Abboud, expert libanais a, pour sa part, fait observer, que l'absence de législations ayant trait à l'organisation de l'opération électorale a généré une pléthore de circonscriptions, lesquelles ont permis l'apparition d'une multitude de listes électorales partisanes et indépendantes sans pour autant remplir les critères requis. Selon M. Abboud, une circonscription électorale ne peut être représentative de la zone géographique à laquelle elle appartient que lorsqu'elle est composée de vingt sièges au moins. «La multiplication des listes électorales génère une sorte de déséquilibre entre le pourcentage de voix et le pourcentage de sièges. Je pense que l'on a un témoignage vivant de déséquilibre. Et là je parle, bien évidemment, d'Al Aridha Achaâbia (la Pétition populaire) qui a eu un pourcentage de sièges dépassant 10% des voix qu'elle a obtenues», a-t-il détaillé.