Les cas de chèques impayés semblent se généraliser et touchent désormais presque tous les secteurs y compris le tourisme et l'industrie dont les professionnels demandent, eux aussi, un rééchelonnement des dettes en promettant de régler leur dû Les chefs d'entreprise savent bien que le chèque est un moyen de paiement à vue qui ne peut être émis que si l'intéressé dispose d'assez de fonds dans son compte. En effet, il s'agit de respecter l'échéance et non pas s'habituer à demander un rééchelonnement en sollicitant l'intervention des autorités publiques. Des cas particuliers peuvent, cependant, être compris comme, à titre d'exemple, ceux des agriculteurs qui ne sont pas toujours en mesure de rembourser leurs prêts à cause de conditions climatiques défavorables comme les inondations, la sécheresse prolongée et les catastrophes naturelles qui ne permettent pas de produire dans des conditions normales. Souvent, l'Etat est obligé d'intervenir auprès des banques en vue de rééchelonner les crédits des agriculteurs qui déposent des dossiers à qui de droit pour bénéficier des avantages consentis. Ces cas de chèques impayés semblent se généraliser et touchent désormais presque tous les secteurs y compris le tourisme et l'industrie dont les professionnels demandent, eux aussi, un rééchelonnement des dettes en promettant de régler leur dû. Ils veulent bénéficier d'une nouvelle chance afin de pouvoir obtenir un crédit au cours d'une période d'une à deux années, voire plus. Récession de la demande Les professionnels du tourisme justifient leurs demandes par la situation du secteur, caractérisée au cours des dernières années par plusieurs problèmes d'ordre structurel et conjonturel, ce qui a eu pour conséquence une diminution de l'activité et des recettes au-dessous de la moyenne. Plusieurs pays émetteurs ne pensent pas programmer la Tunisie en tant que destination sûre vu certaines perturbations d'ordre social constatées dans plus d'une région. Les médias transmettent rapidement tout mouvement social ou actes malveillants sous forme d'informations qui font le tour du monde en quelques minutes. Même si l'industrie manufacturière n'est pas totalement affectée par la crise — dans la mesure où certaines entreprises continuent à travailler et à exporter dans de conditions normales —, certaines entreprises tunisiennes ont été contraintes de fermer car elles n'étaient pas bien armées pour faire face aux nouvelles contraintes se traduisant notamment par une récession de la demande sur les marchés extérieurs, un hausse des prix des matières premières, des doléances sociales pour demander des augmentations de salaires, la titularisation... Ces entreprises n'ont pas assez de fonds propres pour les injecter en cette période difficile et n'ont plus le droit d'obtenir de nouveaux crédits de la part des banques. D'ailleurs, les anciens crédits ne sont pas tous remboursés à temps. Par ailleurs, face à ce nombre important d'entreprises qui ne sont parvenues à rembourser leurs crédits, les banques subissent, elles aussi, des pressions graves les obligeant à recourir aux fonds propres pour gérer les affaires courantes. La crise a pris au dépourvu plus d'une entreprise économique. Le crédit est considéré par l'entreprise comme une base essentielle pour pouvoir poursuivre ses activités. Le calcul des recettes et des dépenses est fait à moyen et à long terme en anticipant les évènements malheureux qui pourraient surgir. Face à ces évènements des scénarios sont proposés pour en sortir indemnes et sauver les postes d'emploi. Le crédit fait partie intégrante de plusieurs instruments à utiliser dans les scénarios de sortie de crise. Les chefs d'entreprise comptent, bien entendu, sur la compréhension des établissements bancaires pour obtenir de nouveaux crédits et, éventuellement, effectuer un rééchelonnement des anciens. Or, cette hypothèse n'est pas toujours couronnée de succès car de nombreux banquiers — pour ne pas dire tous — exigent le remboursement des crédits déjà contractés avant de négocier l'octroi de nouveaux prêts. Au cas où aucune solution n'est trouvée à l'amiable, les dossiers passent à la justice qui tranche. Le chef d'entreprise est ainsi contraint, dans certains cas, de vendre les biens mobiliers et immobiliers de l'entreprise avant de licencier les travailleurs, et ce, pour pouvoir payer son dû et régulariser son cas. L'entreprise pourrait relancer ses activités, plus tard, si les conditions favorables de travail sont de nouveau réunies.