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La crise financière, en termes simples
Publié dans WMC actualités le 14 - 10 - 2008

Des géants de la finance sont tombés et d'autres menacent de s'effondrer. Aucun programme, aucune mesure ne semble rétablir une confiance qui s'est évaporée. L'ensemble des mécanismes du marché financier se sont tout simplement arrêtés de fonctionner. L'argent ne circule plus et quand l'argent ne circule pas, c'est l'économie réelle (l'économie de la production, du commerce et de la consommation) qui est négativement affectée. La récession économique est déjà une réalité dans plusieurs pays importants de la planète. La récession menace à son tour de se transformer en dépression.
Quelles sont les origines de cette crise ?
Pour retrouver les origines de cette crise il faut remonter à l'époque de l'administration de Monsieur Ronald Reagan (ancien président ultra libéral des Etats-Unis) il y a une trentaine d'années. A la même époque la Grande Bretagne était dirigée par Madame Margaret Thatcher. Les deux dirigeants prônaient l'ultra libéralisme et considéraient que la prospérité des économies passait par la déréglementation. Privatiser à outrance, supprimer toute entrave à la circulation des capitaux, ainsi que des autres facteurs de production était considéré comme la potion magique pour favoriser la croissance. Les deux dirigeants (et leur administration) considéraient en effet que les marchés pouvaient ainsi fonctionner avec l'efficience nécessaire. En plus les marchés étaient supposés capables de corriger par eux-mêmes les déséquilibres qui pouvaient apparaître. De ce fait l'Etat devait s'abstenir de toute forme d'intervention et même les contrôles devaient disparaître quand ils n'étaient pas considérés comme absolument nécessaires.
Tout ceci veut dire en fait qu'un nouveau type de capitalisme était en train de naître. Certains le qualifient de capitalisme sauvage, d'autres préfèrent l'appeler super capitalisme. En fait il s'agit d'un capitalisme non doté d'outils le protégeant contre ses propres excès.
L'excès généré l'excès. L'ultra libéralisme a généré des déséquilibres graves et des dysfonctionnements qui menacent aujourd'hui l'économie mondiale.
Toute crise majeure commence par se manifester dans un secteur donné qui joue en quelque sorte le rôle de détonateur. La grande dépression de 1929 a été déclenchée par l'effondrement du marché de la soie. La grande crise financière de 2008 a commencé à se manifester dans le secteur de l'immobilier (et surtout les logements) aux Etats-Unis . Il est intéressant de noter à ce propos que cette crise a changé plusieurs fois de nom en peu de temps. On l'a appelé au début (fin 2007, début 2008) la crise des « sub-primes ». Elle a très vite évolué vers la « crise de l'immobilier » pour devenir quelques mois après la « crise financière ». Depuis quelques semaines certains l'appellent «la grande Crise financière», d'autres l'appellent déjà «l'ouragan financier» ou encore la «crise du siècle». Tout ceci exprime une seule chose : la crise s'aggrave à une vitesse vertigineuse.
C'est quoi les « sub-primes » ?
La déréglementation excessive a généré une bulle immobilière doublée d'une bulle de risques financiers. C'est précisément l'éclatement de ces bulles qui a fait trembler l'ensemble des places financières dans le monde.
Pour relancer l'économie américaine qui souffrait d'un ralentissement de la croissance économique la « Federal Reserve » (Banque Centrale des Etats-Unis) avait engagé depuis quelques années un processus de réduction des taux d'intérêt jusqu'à ramener le taux de référence (ou taux du marché monétaire interbancaire) à 1% par an. Devant une telle situation (coût du crédit très bas) et compte tenu de la liberté d'action excessive ( déréglementation ) offerte au système financier, certaines banques et autres institutions financières avaient engagé de vastes programmes de financement des acquisitions de logements par les ménages américains. Ces programmes avaient permis de financer l'acquisition d'environ 42 millions de logements. Même si l'on retient une moyenne de seulement 200.000 dollars de financement par acquisition le total atteindrait 8.400.000.000.000 de dollars soit 8.400 milliards de dollars ou environ 11 millions de milliards de nos millimes.
Les principales caractéristiques de ces financements étaient les suivantes :
- ces financements étaient mis en place à taux d'intérêt variable (taux de référence + marge de la banque). Ainsi dés que le taux de référence était passé de 1% à plus de 5%, la charge financière en intérêts pour les ménages qui avaient emprunté était devenue insupportable et les échéances impayées avaient commencé à s'accumuler ;
- une partie importante de ces financements étaient accordés avec peu d'autofinancement et souvent sans autofinancement. Ceci engendrait un service de la dette (principal + intérêts) difficile à supporter par les ménages ;
- le profil de l'essentiel des emprunteurs était considéré « sub prime », ce qui veut dire en dessous du profil de risque requis, ce qui en termes simples veut dire que les banques s'avaient dés le début que les emprunteurs n'étaient pas capables de rembourser ;
- la seule garantie prise en couverture des prêts accordés était une hypothèque sur le logement objet du financement. Sous la pression de la demande ces logements étaient surévalués (début de la bulle immobilière).
Pourquoi ces banques avaient elles prêté de manière aussi irresponsable?
Les réglementations en place (ou plutôt la déréglementation) le permettaient. En effet les banques ne s'arrêtaient pas au niveau du financement. Elles «confortaient» une partie des dossiers de financement par une assurance contre le risque de défaillance de l'emprunteur souscrite auprès des grandes compagnies d'assurance américaines (exemple AIG) qui à leur tour partageaient ce risque (par le mécanisme de la réassurance) avec d'autres compagnies d'assurance dans d'autres pays (et notamment en Europe et au Japon). Les financements (avec ou sans assurance) étaient réunis dans des portefeuilles sur la base desquels ces mêmes banques émettaient des obligations à haut rendement qui étaient vendues à des banques et des institutions financières aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et sur d'autres marchés. Ce processus appelé communément « titrisation » ou en anglais «securitisation» a permis aux banques qui ont monté les dossiers de financement des logements (sub-prime) de réaliser deux objectifs essentiels
- la vente des obligations est en fait un processus de refinancement permettant à ces banques de récupérer les ressources (la liquidité) engagées dans les opérations de financement de l'immobilier. La différence entre le taux d'intérêt payé par le client emprunteur et le coût du refinancement (rendement proposé pour les obligations) était purement et simplement engrangée par ces banques qui ont mis en place les financements de l'immobilier ;
- la vente des obligations permettait aussi (et surtout) à ces banques de se débarrasser du risque de non remboursement du credit par l'emprunteur. Les obligations étaient en effet cédées aux autres banques et institutions financières avec le risque sous jacent, c'est-à-dire le risque de non remboursement du crédit par l'emprunteur. En somme ces banques montaient des financements sans avoir à en assumer ni le risque, ni la liquidité mais en gagnant le différentiel de taux d'intérêts et les commissions. Ceci a engendré des comportements irresponsables de la part de ces banques en prêtant à des clients qui dés le début n'étaient pas en mesure de rembourser (sub-prime) et en poussant ces clients à s'endetter bien au delà de leur capacité d'endettement. C'est notamment dans ce domaine là que le vide réglementaire (né de la déréglementation) a produit ses effets les plus néfastes.
L'excès engendre l'excès. La mauvaise qualité des crédits et l'augmentation des taux d'intérêts ont rapidement commencé à engendrer une accumulation significative d'impayés. Et comme le risque était supporté par les compagnies d'assurance et les institutions financières (banques et autres) qui ont acheté les obligations (nées du processus de titrisation) la contagion se faisait à une vitesse vertigieuse et un problème de liquidité du système financier commençait à pointer.
Un problème de liquidité
La défaillance des emprunteurs qui ont bénéficié des crédits immobiliers a entrainé une vague de vente des logements prix en garantie. Une situation d'excès d'offre de logements (par rapport à la demande déprimée) a entrainé une baisse, puis un effondrement des prix de l'immobilier aux Etats-Unis. La valeur des garanties prises en couverture des crédits accordés s'est à son tour effondrée. Les banques n'accordaient plus de crédits immobiliers nouveaux, ce qui aggravait la situation d'illiquidité des banques et la spirale d'effondrement total de l'immobilier et des financements de l'immobilier s'était mise à fonctionner.
Les banques avaient donc besoin de liquidités qui n'arrivaient pas (du fait de la défaillance des bénéficiaires des crédits immobiliers) et voulaient accéder par le mécanisme du marché monétaire aux liquidités des autres banques. Pour ne pas montrer leur niveau réel d'exposition au risque des « sub-primes » et se voir refuser les prêts (à court terme) sur le marché monétaire certaines banques ont simplement menti et déclaré des niveaux d'exposition largement sous estimés.
Pour certaines banques la situation d'illiquidité était devenue intenable et elles n'étaient plus en mesure d'honorer leurs engagements. La première à atteindre ce niveau était la grande banque d'investissement américaine Bear Sterns qui a été vite rachetée (pour un montant dérisoire) par une autre banque d'investissement américaine (Morgan Stanley). Le pire était donc évité, mais pour quelques semaines seulement. Très vite un autre géant de la finance britannique spécialisé dans le financement de l'immobilier (Northern Rock) n'était plus en mesure d'honorer ses engagements. Il a été nationalisé, action qui va totalement à l'encontre de l'ultra libéralisme et qui a démontré de manière retentissante, que le marché était capable de dérailler et de générer des déséquilibres graves sans être en mesure de les corriger lui-même. Une crise grave de confiance s'installe au point où le marché monétaire (marché interbancaire) a cessé de fonctionner car les banques ne se faisaient plus confiance. Le mécanisme de marché a cessé de fonctionner et la circulation de l'argent est très sérieusement entravée. L'activité de crédit s'est complètement arrêtée chez certaines banques et fonctionnait au ralenti chez d'autres. Maintenant on parle d'un « credit crunch » ou d'un resserrement du crédit. C'est ainsi que la crise financière se transforme en crise économique et par la suite en dépression.
Les Etats et les Banques Centrales interviennent
Un autre géant de la finance américaine, Lehman Brothers, a été rapidement pris en tenaille entre l'absence de liquidité et l'effondrement de la qualité de son portefeuille d'actifs financiers. Il fallait vite trouver une solution. L'administration de Monsieur George W. Bush a préféré cette fois-ci rester fidèle à sa politique ultra libérale et « laisser tomber » Lehman Brothers. La première grande banque à tomber en faillite était donc Lehman Brothers. Et comme le marché financier est composé de banques interconnectées, liées les unes aux autres par les différents mécanismes du marché financier, la faillite de Lehman Brothers n'était pas sans conséquences (graves) sur les autres banques et institutions financières. La crise était ainsi passée à un niveau supérieur, elle était devenue une crise systémique, une crise de système (bancaire et financier).
Merril Lynch, une banque géante, se retrouve dans la même situation que Lehman Brothers. Elle disparaît subitement en se faisant acheter (pour 50 milliards de dollars) par une autre banque américaine (bank of America).
La crise va en s'aggravant et à la perte de confiance s'ajoute une peur non dissimulée de voir le système financier mondial s'effondrer et l'économie mondiale s'engager dans un processus infernal de dépression. La peur et l'irrationnel s'emparent du système bancaire et financier international.
Qu' en est - il des bourses ?
Les principales bourses subissent de plein fouet la crise et deviennent le principal reflet de la perte de confiance et de l'ampleur de la crise. La bourse de Paris a perdu plus de 20% en une semaine et plus de 54% depuis le début de la crise. La bourse de New York a changé d'orientation ( baisse, hausse, baisse etc.) 21 fois en une seule journée, ce qui montre un très haut degré d'incertitude et de volatilité. Les banques, les institutions financières et les investisseurs en général ayant un besoin de liquidités se sont trouvés obligés de céder leurs actifs financiers ( actions, obligations, etc.) en bourse. Ceci a crée une situation d'offre excédentaire de titres avec des baisses effrayantes de cours. En outre les investisseurs, considérant la fragilité des banques, ont perdu toute confiance dans les actions bancaires et se sont mis à les brader. Des fortunes se sont donc volatilisées en si peu de temps aggravant la situation de panique généralisée engendrant elle-même ses facteurs aggravants.
Tout ceci a obligé l'administration américaine a laisser de côté ses principes de non interventionnisme et à sauver AIG (American International Groupe) ce géant mondial de l'assurance en y injectant 86 milliards de dollars et à sauver Fannie Mae et Freddi Mac, les deux plus grandes institutions financières spécialisées dans le financement de l'immobilier. Il s'agit là en fait de nationalisations à peine déguisées. Mais les marchés financiers avaient atteint un niveau de panique tel que ces mesures semblaient ne produire aucun effet rassurant. L'administration américaine décide de passer à un niveau d'intervention supérieur : racheter aux banques en difficultés leurs actifs financiers (crédits impayés) dits toxiques, acheter des actions bancaires et devenir par conséquent actionnaires des banques, prêter des liquidités aux banques. Ainsi un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars a été voté in extremis par le congrés américain, toujours sans impact, les bourses continuaient à dégringoler.
Des signes de dépression économique
Une telle situation du système financier international entrave la création de monnaie par les banques (du fait du ralentissement de l'activité de crédit) et réduit sérieusement la circulation de l'argent dans l'économie. Ceci entraîne un étouffement généralisé de l'économie réelle (production, commerce et consommation). L'économie américaine, l'économie japonaise ainsi que la plupart des économies européennes sont déjà en récession (deux trimestres consécutifs de croissance négative). Les résultats annoncés par les grandes multinationales se détériorent d'un trimestre à un autre. L'économie américaine à perdu plus de 800.000 emplois entre janvier et septembre 2008. Les prix des matières premières de base (pétrole, céréales, acier,etc.) connaissent une volatilité sans précédent qui ne peut s'expliquer que par un mélange de spéculation excessive et d'incertitude en ce qui concerne l'avenir de la croissance économique.
Empêcher la crise de devenir une grande dépression
C'est en effet ce que s'efforcent de faire les 4 (pays européens), les G7 et les G20. La réponse donnée par le marché financier aux mesures prises jusque là est « trop peu trop tard » et les Etats semblent avoir bien perçu le message. L'heure est donc à la concertation et à la combinaison de différents types de mesures avec l'espoir de rétablir la confiance des investisseurs, des banques et des entreprises et avec l'espoir d'empêcher que cette crise ne se transforme en grande dépression avec des conséquences économiques, sociales et politiques simplement incalculables.
Il n'y a pas que des perdants
Dans une telle situation de crise il n'y a pas que des perdants. Une crise majeure comme celle que nous traversons actuellement entraîne des déplacements majeurs de fortunes. Les banques, les entreprises et les investisseurs qui ont su rester liquides dans les conditions actuelles sont en train de faire d'excellentes affaires et de profiter du bradage des actifs et d'une situation de volatilité idéale pour les spéculateurs.
Des réformes profondes
Il semble clair aujourd'hui que cette crise a signé l'arrêt de mort du capitalisme sauvage et de l'ultralibéralisme. La crise va enfanter des réformes profondes qui vont donneur naissance à un nouvel ordre économique et financier mondial qui doit favoriser l'entreprise créatrice de richesses et défavoriser la spéculation financière peu productive.
Quel impact possible sur l'économie tunisienne
Une économie ouverte sur l'économie mondiale ne peut pas ne pas être affectée, un tant soit peu, par la crise qui sévit dans le monde entier. En effet seules les économies totalement fermées peuvent échapper à cette crise, mais existe-t-il encore des économies fermées.
Il est évident que la non libéralisation du compte capital (ou en d'autres termes la non convertibilité totale du Dinar) a servi de rempart ou de protection (même relative) de l'économie tunisienne face à la crise. Ceci nous permet de rappeler que la convertibilité totale du Dinar n'est pas un objectif en soi et elle n'est certainement pas urgente. Elle doit être considérée comme un outil de politique économique et financière qui sera actionné lorsqu'on aura acquis la certitude de la compétitivité de nos entreprises et de la solidité de notre système financier.
L'économie tunisienne peut en effet subir les effets négatifs de la crise actuelle de quatre manières.
- la bourse de Tunis est connectée aux bourses étrangères du fait même de la présence d'investisseurs étrangers. La bourse de Tunis a montré jusque là une assez bonne capacité de résistance mais elle n'est pas déconnectée du reste du monde ;
- les exportations tunisiennes risquent de connaître une certaine décélération. Les principaux marchés récepteurs de nos produits sont en récession ;
- le secteur du tourisme pourrait connaître une baisse au niveau des nuitées et des recettes du fait de la réduction significative du pouvoir d'achat dans les pays émetteurs de touristes vers la Tunisie ;
- les investissements directs étrangers pourraient connaître une certaine décélération pendant une ou plusieurs années pour les mêmes raisons.
Il faut espérer que l'économie tunisienne continue à faire preuve d'une grande capacité de résistance et d'adaptation.


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