La question du développement est essentiellement politique, a souligné Abderraouf Ayadi, président du comité constitutif du parti Wafa, ajoutant que ce qui a été présenté en Tunisie et dans le monde arabe comme étant un développement économique n'est en fait que des solutions de ‘rafistolage' et des récompenses pour bonne conduite offertes aux anciennes dictatures à travers l'octroi de prêts et de dons qui ont conduit à l'enrichissement d'une minorité et à l'appauvrissement de la majorité du peuple. Intervenant lors d'une conférence organisée samedi après-midi, à l'occasion de l'ouverture d'un bureau régional du parti à Sidi Bouzid, Abderraouf Ayadi a indiqué que le développement suppose qu'il y ait, à la base, un programme national bien défini avec des choix bien déterminés, établis à partir d'une évaluation précise de la situation du pays. Selon le président du parti Wafa, il faut faire le bilan historique des anciennes expériences, notamment les relations avec l'Occident, tout en procédant à une analyse de la situation actuelle du pays. Il faut également rétablir les faits et demander des comptes à ceux qui ont profité de l'ancien régime. Il a plaidé, dans ce sens, pour un projet national qui implique tous les partis, de manière à pouvoir jeter les bases d'un système démocratique, apte à instaurer une justice indépendante et initier un dialogue constructif entre tous les acteurs politiques, économiques et sociaux. Abderraouf Ayadi a affirmé, dans ce contexte, que la situation actuelle ne favorise pas l'amorce d'un processus de développement, estimant qu'elle est trop marquée par une polarisation idéologique qui a conduit à une lutte prématurée pour le pouvoir. Par ailleurs, des intervenants au cours de la conférence ont mis à l'index la politique de marginalisation qui se poursuit dans la région, dénonçant l'absence d'un projet clair de développement prompt à mettre fin aux inégalités sociales.