Dégage de Mohamed Zran à l'ouverture et Miriam Makeba à la clôture 3 films tunisiens en compétition : Le professeur, Le royaume des fourmis et Beautés cachées Hommages à l'Algérie, Souleymane Cissé, Taoufik Salah et Taieb Louhichi «Première édition post-révolution, la 24e édition des Journées Cinématographiques de Carthage, qui se déroulera du 16 au 24 novembre, reviendra aux principes fondateurs et sera ouverte de manière affirmée à la jeunesse, celle justement qui a contribué largement à faire la révolution», c'est ce qu'a annoncé, entre autres, Mohamed Medyouni, directeur de la session, lors d'une conférence de presse, tenue hier à la Bibliothèque Nationale en présence de nombreux journalistes des différents médias de la presse écrite et audiovisuelle. La 24ème édition se projette donc dans l'avenir et tente de répondre à l'attente d'une jeunesse dont les maître-mots sont : liberté, justice et dignité. Pour cela, les organisateurs ont conçu un programme ambitieux et prometteurs malgré la concurrence impitoyable de festivals internationaux qui se tiennent à la même période et dont les moyens financiers importants et surtout attractifs pour un certain nombre de producteurs qui cherchent à rentabiliser leurs œuvres. Cette année, une nouveauté, le film d'ouverture est un documentaire Dégage de Mohamed Zran qui donne le ton à cette session post-révolutionnaire. Le film est consacré à la révolution tunisienne depuis l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010 jusqu'à aujourd'hui avec la montée au pouvoir des islamistes et les menaces de briser les rêves et les espoirs de toute une jeunesse. Mama Africa de Mika Kaurismaki (Allemagne, Afrique du Sud et Finlande) est aussi un film documentaire sur la célèbre chanteuse Miriam Makeba, aujourd'hui disparue, qui a parcouru le monde pendant un demi-siècle en propageant son message politique contre le racisme, contre la misère et pour la justice et la paix. Un vibrant hommage à une femme qui a incarné comme aucune autre l'espoir et la voix de l'Afrique. La compétition officielle comprendra 19 longs métrages représentant 13 pays (8 pays arabes et 5 subsahariens), 23 courts métrages représentant 16 pays (12 pays arabes et 4 pays subsahariens), 16 documentaires représentant 11 pays (6 pays arabes et 5 pays subsahariens). La section Perspectives regroupera 16 longs métrages représentant 11 pays (7 pays arabes et 4 pays subsahariens) et 14 courts métrages représentant 9 pays arabes. Quant à la section Panorama du cinéma tunisien, il y aura 2 longs métrages, 31 courts métrages et 18 documentaires. Prendront part à la section Cinéma du monde, 3 films chinois, 7 films français, 2 films indous, 5 films iraniens et 6 films japonais. La 24e édition rendra hommage au cinéma algérien avec 17 films dont 9 longs et 8 courts. Souleimane Cissé et le Mali seront à l'honneur avec 9 films. Le cinéaste égyptien Taoufik Salah sera consacré avec la projection de 6 de ses films dont 2 courts métrages inédits. Notre réalisateur national Taieb Louhichi, qui surmonte avec beaucoup de courage et de détermination son handicap suite à un accident de la route, sera honoré. 4 films dont un long métrage de fiction, 2 longs documentaires et un court documentaire seront projetés à l'occasion. La cerise sur le gâteau est la sélection des films retrouvés et restaurés qui sont au nombre de 8 du Sénégal, d'Afrique du Sud, d'Egypte, du Maroc, de Turquie et d'Italie). Au rendez-vous également un forum autour du thème «Etre cinéaste indépendant aujourd'hui» et «Alternatives pour la diffusion cinématographique». Des thématiques urgentes sur lesquelles se pencheront une pléiade de spécialistes du secteur cinématographique.