«Il y aura une coalition électorale», selon Houda Chérif «Le partenariat est là; une nouvelle étape est à franchir», d'après Iyad Dahmani «Travailler ensemble pour que l'union puisse se réaliser d'elle-même», affirme Samir Taïeb
Depuis les élections du 23 octobre, les tentatives de rapprochement et d'éventuelles fusions entre les forces démocratiques et modernistes ont vu le jour et battent leur plein. Et déjà, on évoque une probable fusion entre le parti Républicain et Al- Massar. Signe avant coureur au sein de la Constituante, les représentants de ces deux partis anticipent pour voter ensemble dans le cadre du bloc démocratique. Jusqu'où pourraient-ils aller dans leurs actions communes ? Créeront-ils un seul parti ? Houda Chérif, membre du bureau exécutif du parti Républicain (PR) plus connu sous le nom Al-Joumhouri, précise qu'il y aura « normalement une coalition probablement électorale. La question sera tranchée durant le week-end prochain à l'occasion de la tenue des travaux du comité exécutif du parti ». Houda Chérif pour sa part ira jusqu'à dire qu'il n'est pas question de fusion. De son côté Iyed Dahmani, membre du bureau politique du PR se montre plutôt optimiste et se signale par une certaine ferveur à s'engager pour la fusion. « Nous sommes en train de discuter ensemble depuis la création du parti républicain. Il y a un constat absolu partagé que l'union est une nécessité, surtout que nous avons la même identité politique. Nous sommes dans le même groupe au sein de la Constituante. Nous engageons le processus de discussions pour aboutir à un seul objectif. Le partenariat est là. Une nouvelle étape est à franchir. Les discussions entre le PR et Al-Massar se poursuivent. Si elles aboutissent à une fusion, ces deux partenaires discuteront par la suite des possibilités d'englober d'autres forces politiques». Samir Taïeb, porte-parole de la Voie Démocratique et Sociale, plus connue sous le nom Al-Massar, considère que « le rapprochement est devenu une option réaliste, cela ne doit pas nous mener à brûler les étapes ». Il n'oublie pas que chaque fois où une fusion a été annoncée, elle a fini par foirer. « Le meilleur moyen d'assurer le rapprochement, est de travailler ensemble sur le terrain. C'est le cas au niveau central et dans les régions. Cette approche a été meilleure que celle qui tend à précipiter une fusion. On discute et on avance et puis, pour des raisons, parfois, psychologiques, rien n'aboutit. Le meilleur moyen est de travailler ensemble pour que l'union puisse se réaliser d'elle-même. L'essentiel est d'agir ensemble». Samir Taïeb évoque à titre d'exemple, l'initiative lancée dernièrement par Al-Massar, Al-Joumhouri et Nida Tounès pour la gestion de la période post-23 octobre prochain pour qu'il n'y ait pas de vide de légitimité. « Ce qui fait que cette initiative est très bonne, ne se situant pas en tant qu'action de l'opposition contre le pouvoir, est qu'elle est une initiative pour éviter le vide. C'est une initiative de dialogue pour étaler et mettre les questions sur la table, dans la continuité de l'initiative de l'UGTT. C'est une action fondamentalement politique. Elle fait partie de notre rôle comme partis politiques». Rappelons que le parti républicain et la Voie Démocratique et Sociale sont l'aboutissement de deux processus d'unification. Le parti républicain est né de la fusion, entre autres, avec Afek Tounès, et d'autres groupes et partis. Cette fusion n'a pas vu le jour sans douleurs, puisque le groupe dit «Réformateurs du Pdp » conduit par Mohamed Hamdi s'était retiré pour annoncer avec d'autres partenaires la possibilité de créer un autre parti. De même la naissance d'Al-Massar qui est le résultat de la fusion entre Ettajdid, le Parti du Travail Tunisien (PTT) et les indépendants du Pôle Démocrate Moderniste (PDM) avait laissé sur la route les mécontents du parti du Travail conduits par Ali Romdhène. De même, dernièrement le congrès unificateur des Patriote Démocrates a vu la non participation de Parti du Travail Patriote Démocrate conduit par Abderrazak Hammami. Il semble que le travail commun sur le terrain va être privilégié par rapport aux fusions vite faites.