L'élevage des camélidés dans le gouvernorat de Tozeur se trouve confronté à des difficultés qui pourraient nuire à la sauvegarde de ce cheptel. Le président de l'Association des éleveurs de camélidés Belgacem Kirza, résume l'ensemble de ces problèmes en la prolifération des maladies parmi les troupeaux, la pénurie de fourrage destiné à ce type de bétail en plus de l'absence d'un soutien financier aux éleveurs pour qu'ils parviennent à assurer à ces animaux l'alimentation et la médication nécessaires. «L'association a, en effet, proposé un ensemble de solutions mais les parties concernées n'ont, jusqu'à présent, pas donné de suite», a-t-il regretté. Pour sa part, le chef du service de la direction de la production animale relevant du Commissariat régional au développement agricole (Crda) de Tozeur, M. Talel Hamza, a affirmé que les méthodes anciennes d'élevage ont freiné le développement du secteur et sa rentabilité. La rareté, de plus en plus remarquée, des zones de pâturage dans le gouvernorat de Tozeur à cause, notamment, de la sécheresse qui s'ajoute à une couverture végétale pauvre sont les facteurs majeurs qui ont contraint les éleveurs à vendre leurs troupeaux notamment en Libye, au cours des deux années, a fait remarquer le responsable. Il a ajouté à ce propos, que les services vétérinaires et agricoles ont accentué leurs efforts afin de motiver les éleveurs et subventionner l'alimentation du cheptel notamment en orge. Mais cette initiative n'a pas apporté les solutions souhaitées en raison du coût de l'orge qui reste élevé. De même, le manque des pâturages et des abreuvoirs ne permet pas de rassembler le troupeau en un seul endroit, rendant plus difficile les opérations de contrôle et les interventions sanitaires. Evoquant le problème sanitaire, le responsable régional a indiqué que le manque de médicaments, a engendré une prolifération de maladies dont la variole, malgré les efforts consentis par les services vétérinaires qui ont multiplié leurs campagnes pour lutter contre cette maladie. A ce propos, le directeur du service de la production animale a fait part d'une certaine négligence des éleveurs, qui n'ont pas effectué l'opération de marquage du bétail alors qu'elle demeure une méthode efficace, permettant de connaître le nombre de chameaux et leur assurer un bon contrôle. S'agissant de l'organisation du secteur, le responsable régional a relevé l'absence d'une structure permettant aux éleveurs de bénéficier de plusieurs prestations, dont notamment l'établissement d'une convention avec des médecins vétérinaires et l'approvisionnement en fourrage à des prix préférentiels, sachant que l'Etat accorde une prime de transport des fourrages des zones de production vers les gouvernorats du Sud tunisien. L'élevage de camélidés, dont le nombre s'élève à 2.500 têtes, se trouve menacé en raison de la renonciation des jeunes et des agriculteurs à investir dans ce secteur, estimant que la subvention accordée par l'Etat est insuffisante. Il est à noter qu'une commission sera mise en place prochainement à l'échelle nationale et sera chargée de la révision à la hausse des avantages agricoles accordés au secteur d'élevage des chameaux de manière à promouvoir le secteur et le sauvegarder.