La présidence du gouvernement a condamné, hier, l'assassinat de Ahmad Jaâbari, chef des Brigades «Ezzeddine Al-Qassam», branche armée du Hamas, ainsi que d'autres militants palestiniens suite aux raids israéliens menés, depuis mercredi, sur la bande de Gaza. «L'offensive israélienne est contraire aux droits humains et aux conventions internationales», a jugé la présidence du gouvernement dans une déclaration, appelant la communauté internationale et les hommes libres à contraindre Israël à cesser ses hostilités contre le peuple palestinien désarmé. La présidence du gouvernement salue la résistance du peuple palestinien frère et son militantisme pour recouvrer ses droits légitimes et historiques, soulignant que la réussite des pays du printemps arabe à poser les jalons d'Etats libres et démocratiques ne manqueront pas de mobiliser la communauté internationale à soutenir et à défendre les droits légitimes du peuple palestinien. Au moins onze palestiniens ont été tués et 115 autres blessés depuis le lancement, mercredi, des raids israéliens contre Gaza. Une roquette a été tirée, hier, depuis la bande de Gaza sur la ville de Kiryat Malachi, dans le sud d'Israël, faisant trois morts. De son côté, l'Assemblée nationale constituante (ANC) a auparavant fermement condamné les «crimes odieux commis par l'occupant israélien contre le peuple palestinien désarmé dans la bande de Gaza». L'Assemblée suit avec une «grande préoccupation» l'escalade des agressions israéliennes qui ont causé la mort du militant Ahmed Jaabari, l'un des principaux leaders de la résistance à Gaza, et fait plusieurs victimes palestiniennes, indique un communiqué émanant de la présidence de l'ANC. L'ANC demande à la communauté et aux institutions internationales d'intervenir d'urgence pour mettre un terme immédiat à ces agressions lâches «qui compromettront sérieusement la sécurité et la stabilité dans la région». Elle appelle «toutes les forces libres et tous les parlements de la région et dans le monde à mettre en œuvre les décisions onusiennes et à assurer rapidement une protection internationale au peuple palestinien». Pour sa part, l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a fermement condamné hier le raid israélien sur la bande de Gaza réaffirmant son appel à inscrire «la criminalisation de la normalisation» dans le projet de Constitution. L'Ugtt a appelé dans un communiqué le gouvernement tunisien et toutes les composantes de la société civile à dénoncer les agressions criminelles d'Israël contre le peuple palestinien réaffirmant sa demande à inscrire «la criminalisation de la normalisation avec Israël dans le projet de Constitution». L'organisation syndicale a aussi stigmatisé l'appui apporté par les Etats-Unis à Israël lors de la réunion d'urgence du Conseil de sécurité ainsi que le silence des forces impérialistes et la passivité des pays arabes face aux crimes commis par Israël contre les enfants, les femmes et les personnes âgées en utilisant les moyens les plus odieux et les armes de destruction massive. Sur un autre plan, convoqué par le Front populaire, un mouvement de protestation non autorisé a été organisé, hier après-midi, place Mohamed Ali devant le siège de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) pour condamner l'agression sioniste contre la bande de Gaza. Entourés d'un dispositif de sécurité musclé, les protestataires, pour la majorité des jeunes, ont arboré des drapeaux de l'Etat palestinien et scandé des slogans contre la normalisation avec l'entité sioniste et pour la criminalisation de la normalisation avec Israël. Selon Hamadi Ben Yahmad, les forces de l'ordre ont tenté, au départ, d'interdire ce rassemblement non autorisé, organisé, à la place Mohamed Ali, faisant remarquer que ce mouvement des jeunes du Front populaire vient soutenir le peuple palestinien qui subit actuellement une attaque israélienne. Au début de ce mouvement de protestation, un léger accrochage sans dégât a opposé les forces de l'ordre et certains manifestants alors que ces derniers tentaient de se diriger vers l'avenue Habib-Bourguiba. Après négociations avec les forces de l'ordre, a expliqué M. Ben Yahmad, les protestataires ont été autorisés à accéder à l'avenue Habib Bourguiba, précisant que les manifestants ont poursuivi leur mouvement pacifique sans perturber la circulation.