Après Summer Fest en juillet 2012, le Festival Echos Sonores Tunisie (FEST) fait son retour avec au programme notamment l'exposition «Objets Son» qui se tient du 17 au 24 novembre au Palais El Abdellia à La Marsa. Dédié à la plastique sonore, le concept de cette exposition qui rassemblera des artistes internationaux de la culture numérique est d'occuper l'espace, en y installant des œuvres autour de la matière plastique. Sous forme de performances, le public pourra découvrir des interfaces de contrôle informatique et une synthèse sonore et visuelle en temps réel. Le premier rendez-vous sera donné avec le projet «Composition n°3» avec Arthur Mehdi Zerktouni, en collaboration avec Nikolas Chasser Skilbeck, une œuvre centrée sur la perception physique et sensorielle du son. Il s'agit d'une installation composée de simples fils de coton, d'une lumière noire et d'un moteur, dégageant une sorte de sensation de perte de repère, une impression de déséquilibre. Selon ce jeune artiste, né à Casablanca, cette méthode est une manière d'exprimer une simple vérité : le paysage sonore nous entoure, à nous de l'écouter. «Sillage» est l'intitulé d'une deuxième œuvre de Cécile Beau et Nicolas Montgermont (France). Il s'agit d'un travail sur la création mêlant projection vidéo et ondes sonores émises sur une surface liquide. Résultat : des ondulations, traversant la surface aquatique, viennent perturber la projection vidéo d'une grille qui elle-même fait apparaître différemment la propagation de ces déplacements. La performance audiovisuelle «Egregore» de Nicolas Montgermont et Cyrille Henry (France) vise, quant à elle, à exploiter des phénomènes de mouvement de groupes, à partir de désirs de plusieurs individus dans un but commun. Ces comportements complexes et expressifs sont générés et contrôlés grâce à un ordinateur afin d'être retranscrits en sons et en images. Les mouvements de groupe constituent un axe de recherche intéressant par la grande complexité des comportements et des formes engendrés par les interactions entre individus. «La frontière de la science et de la para-science, l'installation Diffractions Transmutatoires» est le fruit des travaux menés depuis 2006 par les artistes Horia Cosmin Samoïla (Roumanie) et Marie-Christine Driesen (France), pour requestionner la notion de «perception primaire» développée par Cleve Baxter dans les années 1960. En effet, cette création révèle la vie secrète d'une plante et ses interactions subtiles avec le monde environnant. Une plante retraduit ses variations biologiques, ou émotives en lumière colorée à travers un système de captation de ses fluctuations électriques internes. Ces couleurs sont ensuite retransformées en son. A leur tour, ces «interférences», issues initialement de l'activité solaire, participent à la diffusion sonore globale. Horia Cosmin Samoïla est le fondateur en 2003 du GhostLab, conçu comme un laboratoire d'exploration des Paysages électromagnétiques et de limites cognitives. En collaboration avec Marie-Christine Driesen, les artistes plasticiens ont développé de nombreux dispositifs évoluant dans des territorialités intermédiaires, aux frontières des arts des sciences et des para-sciences.