L'ONG Appui aux initiatives de développement (AID), dispense à des femmes de la cité Ettadhamen, une formation de dix mois, totalement gratuite, pour favoriser leur intégration sociale. Explications. Depuis sa création en 1998, l'AID agit au niveau des gouvernorats de l'Ariana, Kasserine, Sidi Bouzid et Tozeur, pour contribuer au renforcement du développement humain dans les zones les plus défavorisées. Actuellement, l'association mène un projet d'émancipation sociale au profit d'une soixantaine de femmes de la cité Ettadhamen, à travers un programme de sensibilisation et de formation. Ce programme offre aux femmes une formation pratique qualifiante en coiffure et en pâtisserie, et les initie, entre autres, au droit des femmes au travail, et à la gestion de base des entreprises. Certaines bénéficiaires suivent également des cours d'alphabétisation en arabe et de perfectionnement du français. Autant d'outils qui leur permettront d'être plus autonomes financièrement, et de forger leur personnalité. «Nous voulons former des femmes contestataires, leur apprendre à ne plus être soumises», a déclaré le président de l'AID, Me Mohamed Ben Khaled. Financé par des organismes espagnols, japonais, et par l'Institut français de Tunisie, le projet a déjà fait ses preuves. Sur les cinq précédentes promotions, 70% des femmes ayant suivi la formation au centre ont pu intégrer le marché de l'emploi. Visite d'encouragement Le mardi 20 novembre, les apprenties ont accueilli Yamina Benguigui, ministre déléguée française à la Francophonie, au centre de formation de l'association à la cité Ettadhamen. Entourée des jeunes femmes, la ministre leur a exprimé son soutien et les a encouragées à continuer leur formation. «L'année prochaine, je reviens vous distribuer vos diplômes», leur a-t-elle dit avant de partir. Le travail de l'ONG dans la cité Ettadhamen a débuté en 2001, avec le lancement d'un projet de microcrédit, en partenariat avec la Banque tunisienne de solidarité (B.T.S.). Ce projet a permis aux bénéficiaires de développer des activités lucratives, dans un contexte économique difficile. Ettadhamen est, en effet, l'une des cités les plus denses démographiquement, mais pas des plus riches en Tunisie. Dans cette délégation de l'Ariana, où vivent plus de 82 mille habitants, le taux de pauvreté et d'analphabétisme avoisinent respectivement les 10% et 20%. Le taux de chômage, autour de 17%, est le plus élevé du gouvernorat, et dépasse la moyenne nationale. La politique de l'autodéveloppement est une politique porteuse, car elle donne des résultats durables. Dans un environnement socioéconomique défavorable, elle contribue à faire changer les choses en mieux, quand elle est conjuguée avec la persévérance et la bonne volonté. Initiative, donc, à encourager et à mener dans d'autres localités.