Férid Boughedir, élu président à l'unanimité Tunis abrite le Fpca A l'issue de la rencontre internationale pour la mise en place du cadre juridique et institutionnel du Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel (Fpca), organisée par les Journées Cinématographiques de Carthage, en partenariat avec l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le conseil d'orientation du Fpca, composé de grandes personnalités militant de longue date pour le panafricanisme cinématographique, a procédé à l'élection de son bureau directeur avec, en tête, le réalisateur tunisien et expert du cinéma africain Férid Boughedir, élu à l'unanimité président du premier bureau du Fpca, apprend l'agence TAP, auprès du cinéaste tunisien. Ce dernier a déclaré que la composition de ce premier bureau du «Conseil d'orientation» transitoire du Fpca dont le siège administratif est à Tunis, réunit des personnalités de grande notoriété. Voici, par ailleurs, la composition complète du premier bureau du Fpca: - Président : Férid Boughedir (Tunisie), expert cinématographique, historien des cinémas africains, cinéaste, professeur d'université, membre fondateur de la «Fédération panafricaine des cinéastes» (Fepaci). - Vice-présidente chargée de l'Afrique de l'Ouest : Alimata Salambere (Burkina-Faso) co-fondatrice du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPaco), ancienne ministre de la Culture, ancienne directrice de la culture et de la communication à l'OIf. - Vice-président chargé de l'Afrique centrale: Elikia M'bokolo (R.D.Congo ), historien du continent africain, directeur d'études à l'Ehess, responsable de l'histoire générale de l'Afrique à l'Unesco. - Vice-présidente chargée de la Diaspora africaine: June Givanni (Caraïbes), auteur de livres sur le cinéma africain et organisatrice de festivals, séminaires et colloques sur le cinéma africain. - Secrétaire régional pour le Maghreb : Ahmed Bedjaoui (Algérie), expert international dans le domaine du cinéma et de l'audiovisuel. - Secrétaire régional pour l'Afrique Australe: Keïth Shiri (Zimbabwé), chercheur à la Westminster University, auteur de livres sur le cinéma africain et organisateur de festivals, séminaires et colloques sur le cinéma africain. - Membres : - Mahen Bonetti (Sierra Léone), éditrice de livres sur le cinéma africain. - Timité Bassori (Côte d'Ivoire), pionnier du cinéma africain, membre fondateur de la Fepaci. - Olivier Barlet (France), historien du cinéma africain. - Keyan Tomaselli (Afrique du Sud), historien du cinéma africain. - Délégué chargé de l'installation administrative et juridique du siège : Lotfi Layouni (Tunisie), éditeur de la revue «Ecrans de Tunisie» et du Catalogue général du cinéma tunisien, producteur, co-organisateur des Rencontres du Fpca en 2010 et 2011. - Contrôleur juridique : Youssef Ben Brahim, directeur des affaires juridiques au ministère tunisien de la Culture. Le rêve des pionniers De nombreuses personnalités soutenant les cinémas africains ont été invitées à cette importante rencontre pour la mise en place du cadre juridique et institutionnel du Fpca qui s'est tenue le 19 novembre à Tunis dans le cadre des JCC, en présence notamment des représentants de l'OIF, l'Unesco, de l'Union africaine, du Fespaco et d'un parterre composé d'un grand nombre de professionnels venus de tous les coins d'Afrique, dont de véritables ténors du cinéma africain, tels le Malien Souleymane Cissé et le Mauritanien Abderrahmane Sissaco, pour ne citer qu'eux. Le projet du Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel (Fpca) répond, a tenu à rappeler, le cinéaste Férid Boughedir, à un «rêve de toujours des cinéastes africains et de leurs pionniers, comme le Tunisien Tahar Chériaâ, fondateur des JCC et le Sénégalais Sembène Ousmane, membre fondateur de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) et parrain du Fespaco». Car, a-t-il ajouté, leur espoir était que «les cinémas africains, puissent compter sur leurs propres forces de pouvoir, en complément des efforts des politiques nationales du cinéma en Afrique et de la coopération Nord-Sud qui ont permis à ces cinémas d'exister sur la scène internationale et d'initier, enfin, une véritable coopération Sud-Sud, entre les pays du continent». Cela ne pouvait se concrétiser qu'à travers la création d'un nouveau mécanisme panafricain qui, à l'instar d'autres «Fonds régionaux» existants dans le monde, «serait fondé sur la coopération interétatique, mais aussi sur la solidarité entre les pays économiquement nantis et ceux qui le sont moins». Le but étant, a-t-il expliqué, de «développer à la fois la production de films africains de qualité, mais aussi les structures nationales qui pourront rendre cette production viable». Considérant la longue expérience de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) dans le soutien aux films des pays africains membres, les cinéastes africains, réunis au Fespaco, ont sollicité et obtenu l'appui du secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf, qui a «accepté de dépasser les limites géographiques et linguistiques de son organisation en accordant le soutien matériel et logistique de son organisation pour la création du Fpca, et en acceptant de se faire personnellement ‘‘l'Ambassadeur'' du projet auprès des chefs d'Etat du continent», a-t-il encore précisé. Rappel Après l'annonce du lancement du projet Fpca lors du Festival international de Cannes en mai 2010, l'OIF a financé une «étude de faisabilité» du Fpca qui a été validée par les cinéastes africains lors de la 23e édition des JCC en octobre 2010. A la suite d'une demande expresse des organisations professionnelles du cinéma tunisien, la Tunisie, un des pays berceaux du panafricanisme cinématographique, rappelle Férid Boughedir, s'est proposée officiellement pour abriter le siège officiel du Fpca, lors de la rencontre organisée par l'OIF durant le festival de Cannes 2012, réunissant de très nombreux responsables africains, aussi bien au niveau ministériel qu'à l'échelle des directions nationales du cinéma. Le choix du siège en Tunisie ayant été approuvé à l'unanimité, la nouvelle «rencontre-étape» organisée par les JCC, émanation du ministère de la Culture, toujours en partenariat avec l'OIF, a pour but de franchir un nouveau jalon dans l'édification du Fpca : la présentation de son premier «Conseil d'orientation» composé de personnalités militant de longue date pour le panafricanisme cinématographique et l'examen des textes organisant la mise en place juridique et institutionnelle du Fpca, et ceux de la future structure juridique, de type fondation ou autre, selon le président du Fpca, qui doit lui être rattachée et qui sera habilitée à recevoir des donations publiques et privées et à répartir les différents soutiens financiers envisagés. (TAP)