Malgré sa mise à niveau et l'amélioration des méthodes de travail, l'entreprise n'arrive pas à survivre avec le même effectif. L'application d'un plan social doit être précédée d'un programme de formation dans la gestion des affaires, la fabrication et les techniques de la vente. L'entreprise économique est contrainte, dans une conjoncture nationale et internationale difficile et qui dure depuis des années, d'opter pour une stratégie d'allégement des charges qui comprend notamment un plan social permettant le licenciement d'un nombre de travailleurs qui bénéficient, évidemment, de leurs droits. C'est une procédure qui est, certes, loin d'être appréciée par l'ensemble des travailleurs, mais qui devient nécessaire pour sauver l'entreprise et lui donner l'occasion de continuer ses activités pour quelque temps encore. D'ailleurs, plusieurs entreprises, voire des firmes internationales réputées— dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, par exemple — ont fait leurs plans sociaux sous la pression en mettant des centaines de travailleurs dans la rue, et ce, dans le souci d'alléger les charges de l'entreprise. La masse salariale — avec les charges et les divers avantages sociaux — constitue pour l'entreprise une part considérable dans le budget alloué. Quels que soient les résultats de l'exercice, une importante somme doit être allouée aux effectifs qui demandent toujours plus. Des pressions sont même exercées par le syndicat pour obliger le chef d'entreprise à préserver les postes d'emploi, mais aussi titulariser les agents contractuels ou temporaires et augmenter le montant des salaires et des primes servis. L'accompagnement des travailleurs pour investir Ces demandes — parfois excessives — ne tiennent pas compte, malheureusement, de la conjoncture nationale et internationale, des recettes de l'entreprise en baisse, de l'annulation des commandes par certains marchés, vu la récession dans certains pays. Certes, l'allégement des charges de l'entreprise ne peut pas se limiter uniquement à la diminution de la masse salariale. Le chef d'entreprise peut prendre des mesures restrictives qui peuvent donner à moyen et à long terme des résultats positifs. Or, le plan social a le mérite de donner immédiatement — à court terme — des gains substantiels. Parmi les autres éléments à prendre en compte dans le cadre d'une stratégie d'assainissement d'une entreprise, ceux qui concernent l'économie d'énergie, la rationalisation des achats et l'augmentation de la productivité. Parallèlement, l'entreprise peut prospecter de nouveaux marchés en vue d'augmenter les ventes — même en période de vaches maigres — en mobilisant quand même un budget conséquent à cette opération. Le plan social doit être bien étudié avant sa mise en exécution pour ne pas léser les travailleurs qui ont consacré tant d'années pour la prospérité de l'entreprise. Ce n'est pas de leur faute, en effet, si l'entreprise est confrontée à des problèmes conjoncturels ou structurels. A part quelques travailleurs qui n'acceptent pas de faire de nouveaux sacrifices, tout l'effectif est prêt à redoubler d'efforts en vue de préserver sa place au sein de l'entreprise quitte à travailler jour et nuit. Malgré sa mise à niveau, l'amélioration des méthodes de travail, l'entreprise n'arrive pas parfois à survivre avec le même effectif. C'est une réalité que les travailleurs doivent souvent accepter à contrecœur. Avant la mise en application du plan social, des réunions de sensibilisation regroupant les travailleurs ciblés par le licenciement doivent être organisées pour les écouter et leur expliquer les étapes à franchir au cours de la prochaine période. Certains travailleurs ont besoin d'un traitement psychologique à la charge d'un médecin du travail pour pouvoir les adapter à leur nouvelle vie, une fois leur carrière à l'entreprise est terminée. Il s'agit de leur fournir quelques conseils au sujet des activités qu'ils comptent mener à l'avenir et les accompagner afin qu'ils puissent réaliser leurs projets. Rares sont les entreprises tunisiennes qui accompagnent leurs anciens travailleurs pour les aider à bien fructifier leur argent dans un projet rentable. La sous-traitance peut être, à titre d'exemple, une solution envisageable donnant à l'ancien travailleur la possibilité de continuer ses activités dans un segment donné pour le compte de l'entreprise qui s'engage à acheter les produits ou les services. L'application d'un plan social doit être précédée d'un programme de formation dans la gestion des affaires, la fabrication et les techniques de la vente. Le soutien de l'entreprise dans la réussite des initiatives privées de ses anciens travailleurs — par l'achat de produits ou de services — peut soulager un tant soit peu les agents visés par le licenciement. Car le premier souci de ces derniers est de garantir leur avenir et celui de leurs enfants. Ils croient que leur situation pourrait se dégrader une fois leur travail à l'entreprise terminé.