L'histoire jugera l'OB avec beaucoup de reconnaissance et de gratitude pour tout ce qu'il a pu donner à la fête, pour tout ce qu'il a pu lui apporter. A un certain niveau d'exigence, vis à vis du football, vis à vis de soi-même, on ne peut pas jouer une finale n'importe comment Il importe de revendiquer dans une finale de coupe tout ce qui a rapport avec les formules d'attaque, à leur état original pour déceler ce qui unit et distingue à la fois. Une finale n'est rien sans un lien qui peut vraiment la démarquer des autres épreuves. Il s'agit là d'un état d'esprit plus qu'autre chose. On ne gagne pas une coupe n'importe comment. La logique serait certainement de penser à s'imposer autrement avec des arguments de jeu convaincants. Dans un rendez-vous pareil, il n'y a pas en football de richesses aussi significatives mieux que les beaux gestes, les attaques, les prises de risque. Si on regarde l'histoire des finales de coupe, elle montre que les équipes qui jouent et qui assurent la manière gagnent le plus souvent. Celles qui ont dominé leur époque étaient des équipes de jeu, mais surtout de spectacle. On ne mérite pas la grande consécration si on ne montre pas l'ambition de jouer. Il ne faut pas caricaturer : dans une finale de coupe, on avance avec l'esprit de jeu dont on aura forcément besoin dans un contexte aussi particulier. Là justement où on revendique le droit à un football qui ne soit pas de bas étage et mettre en œuvre par conséquent sa spécificité sportive. Il faut dire que quelle que soit la valeur des acteurs, on a vu de bonnes comme de mauvaises finales, sauf que le plus souvent, on a ressenti plus les calculs des matches ordinaires, et notamment ceux du championnat. L'esprit du jeu y est davantage respecté. Hier encore, on en a vu des choses étonnantes, nous sommes tentés de dire toujours aussi passionnantes. L'idée que l'OB et le CSS ont pu donner, celle que l'on peut ressortir à chaque fois qu'on les voyait évoluer concerne des individualités et un collectif qui n'étaient pas privés de grandes choses. Peut-être des petits riens ? Mais cela dépend au fait de la manière avec laquelle on serait tenté de les juger... D'aventure en aventure Quoiqu'il en soit, quoiqu'il en est advenu de cette énième finale, les deux équipes auraient marqué, chacune à sa manière, la grande fête du football tunisien. On était curieux de savoir à quoi pouvaient-elles ressembler quand elles avaient quatre vingt dix minutes, au maximum cent vingt, pour gagner, quand on partage les mêmes ambitions? Il serait bon de savoir que tout ce qui a été entrepris ici et là, indépendamment du fait où cela avait pu aboutir, n'appartient point au seul domaine de force et de faiblesse. Quelque chose de respectable a été présenté d'un côté comme de l'autre, indépendamment du nom du vainqueur. Quoi qu'il en soit, avec le titre ou non, l'histoire jugera l'OB et le CSS avec beaucoup de reconnaissance et de gratitude pour tout ce qu'ils ont pu donner à la fête, pour tout ce qu'ils ont pu lui apporter. A un certain niveau d'exigence, vis à vis du football, vis à vis de soi-même, on ne peut pas jouer une finale n'importe comment. Cela accrédite la thèse selon laquelle l'on se devait de satisfaire autant l'exigence de l'enjeu que celui du jeu. Si le CSS avait quelque part perdu, le temps d'un match, une bonne partie de son âme et beaucoup de sa spontanéité, s'il avait oublié de rester lui-même, s'il avait lâché les fondamentaux et commis l'erreur de penser que l'impératif du résultat entraîne des obligations dans le jeu, on ne peut prétendre que tout a été noir. Nous allons nous contenter de dire que l'équipe n'a pas vraiment rempli le rôle qu'elle devait tenir. Cela a été moins contraignant pour l'OB qui avait ses propres repères, qui s'est empêché de jouer à l'ancien combattant, qui a fait appel à une véritable intelligence dans le jeu, avec davantage d'épanouissement et d'opportunisme...