La consécration béjaoise confirme les aptitudes d'un ensemble qui a su s'imprégner du rôle qu'il était censé accomplir notamment face aux exigences de haut niveau Dans une épreuve comme celle de la coupe, on ne se fait pas seulement un nom, mais également une carrière. Beaucoup d'équipes n'auraient pas été certainement ce qu'elles sont aujourd'hui si elles n'avaient connu les moments forts d'une pareille compétition. C'est clair, avant qu'il n'y ait une équipe, des joueurs et leur entraîneur, il y a un contexte, un environnement plus que jamais favorables. Il est certain que l'on soit arrivé du côté de l'Olympique de Béja à une évidence aussi significative. Dans une certaine mesure, la réussite de l'équipe est la réussite d'une certaine adaptation, de certaines idées, d'une certaine responsabilisation. Au fait, tout cela ne peut que confirmer les aptitudes d'un ensemble qui a su s'imprégner du rôle qu'il est censé accomplir notamment face aux exigences de haut niveau. Cet intérêt traduit une véritable montée en puissance de certaines valeurs au sein de l'équipe. Ces valeurs ne viennent pas seulement avec l'âge et l'expérience, mais aussi avec l'affirmation des convictions. S'il y a un mérite que l'on peut accorder aux Béjaois, c'est essentiellement cette faculté de pouvoir suffisamment évoluer avec les circonstances et les contraintes du moment. Au-delà des satisfactions, des victoires, mais aussi des déceptions et des défaites, l'équipe a su s'adapter sous la direction de son nouvel entraîneur au football qui colle le plus, à sa manière d'évoluer sur le terrain. Elle ne faisait là que susciter tout ce qui est de nature à lui permettre de se doter d'un volume de jeu plus consistant et d'accéder à un palier nettement supérieur. En devenant ce qu'elle est aujourd'hui, elle est parvenue à retrouver les repères dont elle avait assurément besoin pour s'exprimer et pour se libérer. Les priorités de l'OB, sous l'impulsion de Belhout, ne trompent guère: fonder le jeu sur les disposition naturelles des joueurs. Tout cela a dû forcément aider à l'émergence d'un bon nombre d'individualités qu'on a pu trouver ici plus qu'ailleurs. Il faut dire qu'une pareille option était plus que souhaitée au sein du club, dans la mesure où elle fait partie du destin des équipes qui tiennent à se métamorphoser. Le fait est que l'OB est devenu éveillé, au cœur de la cité du foot avec ses intermittences et ses ambivalences. Rien ne pouvait cependant être aussi simple qu'on pourrait le croire. Le jeu, la rigueur et l'application : autant de contraintes et d'obligations. Que pouvait-on en faire et comment les penser ? La réponse n'a pas mis longtemps à se dessiner et les Béjaois n'ont pas tardé par conséquent à faire appel au cœur et à l'esprit. CSS: du rêve à la réalité Paradoxalement, le CSS n'a pas réussi à échapper au cumul d'insuffisances et de défaillances qui l'avaient empêché cette saison d'accéder à un palier supérieur. La question qui ne cesse de revenir concerne justement les aptitudes d'une équipe comme le CSS. Que lui manque-t-il d'ailleurs pour que son parcours, dans ses différentes exigences, soit à la hauteur de ses aspirations ? De quoi aurait-il besoin dans un environnement sportif qui semble de plus en plus lui échapper? Quelque part, nous avons l'impression que l'équipe sfaxienne est devenue incapable de puiser dans le fond de ses ressources comme elle avait l'habitude de le faire dans le passé et surtout dans les moments où ça n'allait pas fort. Il faut dire qu'au-delà de ce qu'elle laisse entrevoir sur le terrain, entre accomplissement et défaillances, au niveau technique et celui de la discipline de jeu, c'est tout le comportement collectif de l'équipe qui est aujourd'hui mis en cause. On sait que les joueurs n'envisagent plus leurs matches de la même manière et avec le même état d'esprit. On se fait de plus en plus l'idée qu'ils sont loin de pouvoir réussir ce qu'ils accomplissaient dans le passé... Le football, on ne saurait l'oublier, est surtout une affaire de culture et d'état d'esprit. Souvent, très souvent, il faut « savoir » s'appliquer pour pouvoir gagner…Car il est des comportements et des réactions qui deviennent nécessaires, voire déterminantes, notamment par rapport à ce qu'on est censé obtenir. Dans une finale dans laquelle il était plus que jamais dépassé, le CSS n'avait à aucun moment pu se relever, ou encore s'ouvrir à de nouveaux enchaînements. La confusion dans laquelle il s'est laissé entraîner était la conséquence d'un manque évident de stratégie et d'application dans le jeu. Le rendement des joueurs, leur comportement sur le terrain ne pouvaient entrevoir autre chose. C'était à se demander si l'équipe ne savait plus vraiment gérer son match, ou encore doser ses efforts? Si ce n'était pas aussi et davantage une question de choix et d'appréciation qui arrivent à manquer là où il fallait pourtant avancer et jouer haut? Si ce n'était finalement une confusion dans la définition des priorités. Apparemment, le CSS ne sait plus où situer ses priorités, et encore moins comment les prendre en considération...