Après avoir battu tous les records en termes de nombre de visiteurs lors d'une grande rétrospective il y a 33 ans, le peintre surréaliste honore de nouveau le Centre Pompidou de sa présence. L'exposition Dali regroupe jusqu'au 25 mars 2013 plus de 200 œuvres — peintures, sculptures, vidéos et installations — qui montrent la diversité de cet artiste catalan, mort en 1989, et définitivement en avance sur son temps. Des montres molles, des objets phalliques, des corps amputés et des insectes cauchemardesques, tout l'univers délirant de Salvador Dali rassemblé au Centre Pompidou. La scénographie repose, en partie, sur une idée de Dali des années 1970. «Le spectateur entre par un œuf, et il ressort par une salle circulaire, labyrinthique qui évoque le cerveau de Dali, explique Thierry Dufrêne, un des quatre commissaires de cette exposition monumentale. Et entre ces deux moments, l'œil peut se déployer dans un espace quasiment sans murs, sans cimaises et qui répond à sa capacité à capter le monde visuel et les sensations». «Il y avait un bon Dali jusqu'à la fin des années 30... » Dali a créé sur tous les fronts; il était performeur avant l'heure, il a mêlé science, littérature et arts plastiques, il a travaillé pour le cinéma et les ballets russes. Bref, il était autant admiré que contesté — et ceci jusqu'à aujourd'hui, explique le commissaire Jean-Michel Bouhours. « Pour la France, on a suivi le jugement d'André Breton. Et le jugement de Breton était sans appel. Il y avait un bon Dali jusqu'à la fin des années 30, et puis un Dali galvaudé, quelqu'un qui fait de l'argent, “Avida Dollar", comme Breton l'a appelé, qui fait de la publicité et qui de plus est devenu un réactionnaire politique». En 2012, le roi de la provocation semble entièrement réhabilité et l'exposition ne craint pas d'aborder tous les genres auxquels l'artiste a touché : jusqu'à la publicité pour le chocolat Lanvin.