Les déchets ménagers se sont entassés sur la plage et à proximité de la lagune, ce qui représente un risque pour la qualité de l'eau de mer et le milieu naturel. Les 1.200 habitants qui résident dans cette zone vivent essentiellement de la pêche artisanale avec utilisation d'embarcations sans moteur La gestion optimum participative intégrée des déchets solides est un projet réalisé par l'Association pour le développement durable et la coopération internationale de Zarzis (ADDCI) et l'association d'action civile avec un financement provenant du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), octroyé par le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet) qui est partenaire. M. Fayçal Dchicha, président de l'ADDCI-Zarzis, nous explique que «le coût de ce projet est d'environ 44 mille dinars débloqués en trois tranches en fonction de l'avancement de la réalisation. La première et la deuxième tranches sont respectivement de 40% du coût total et la troisème et dernière tranche de 20%. Ce projet entre dans le cadre d'un programme financé par le Pnud d'une valeur d'environ 6 MD pour la préservation des ressources naturelles. Il comprend plusieurs autres projets dans d'autres régions du Sud tunisien». Pour ce qui est de la lagune d'El Bibane, des actions sur le terrain — dont une campagne de sensibilisation au profit des habitants — sont exécutées. Cette lagune recèle, selon notre interlocuteur, des plantes marines de grande valeur et une production de poissons de différentes espèces de haute qualité. Les 1.200 habitants qui résident dans cette zone vivent essentiellement de la pêche artisanale avec utilisation d'embarcations sans moteur. Un élan de solidarité des habitants Un nouveau concessionnaire a été désigné pour prendre en charge cette lagune après le départ de l'ancien. Son rôle consiste à protéger ce site en autorisant les pêcheurs à effectuer leur travail dans les meilleures conditions. Cependant, et au cours de la période qui a suivi la révolution tunisienne et profitant du chaos qui s'est installé dans le pays en général, certains intrus se sont introduits dans la lagune pour pêcher et exploiter de façon anarchique les ressources halieutiques faisant fi de la période de repos biologique qui est décrétée pendant quelques jours. De plus, le village de Jedaria qui compte près de 2.500 habitants relevant de la délégation de Zarzis ne fait pas partie d'une zone communale ni du conseil régional. De ce fait, les déchets ménagers se sont entassés sur la plage et à proximité de la lagune, ce qui représente un risque pour la qualité de l'eau de la mer — et donc de la survie des poissons — et le milieu naturel. D'où l'importance du projet mis en œuvre dans cette zone. «Cela nous a permis de fournir une poubelle à chaque maison ainsi qu'un sachet en plastique pour les déchets, livrés chaque jour par deux agents recrutés, estime M. Dchicha. Chaque jour, ces agents prennent le sachet rempli de déchets et donnent un autre vide. La zone compte 220 logements dont les habitants sont sensiblisés sur l'importance de la préservation de l'environnement et la lutte contre toute forme de pollution». Un site clôturé a été mis en place pour déposer les déchets ménagers — mis dans les sachets distribués — après leur collecte. Un camion appartenant à la municipalité passe deux jours par semaine pour embarquer ces sachets et les transporter à la décharge contrôlée. Dans un élan de solidarité, les habitants ont même participé au nettoyage de la plage. Les réunions d'information et de sensibilisation organisées en leur faveur ont visiblement donné leurs fruits. Le projet qui a démarré le 15 septembre 2012 sera achevé à la fin du mois de décembre de la même année. En plus des deux agents chargés de la distribution des sachets, deux autres agents ont été recrutés pour la sensibilisation des habitants — avec distribution de dépliants — en faisant du porte-à-porte. Dix panneaux comportant des messages appelant les habitants et les visiteurs à la protection de l'environnement ont été également installés en plus d'un autre destiné aux visiteurs donnant un aperçu sur la lagune. Dans la foulée, une école située dans cette zone a bénéficié de certains équipements comme des ordinateurs en plus de l'entretien de l'espace naturel de l'établissement. L'accès à l'établissement scolaire ainsi qu'à la maison des jeunes — dont les équipements ont été renforcés — peut être une occasion pour informer et sensibiliser les jeunes qui ont un important rôle à jouer auprès de leurs familles et des habitants de leur quartier. L'association de développement de Jedaria devrait prendre la relève une fois le projet achevé. M. Dchicha assure, cependant, que son association, qui a accumulé des années d'expérience en gérant certains projets, «continuera à assurer le suivi de ce projet pour garantir sa réussite et ne manquera pas à prêter main-forte à toutes les actions menées en essayant de résoudre les problèmes des pêcheurs».