Le secteur de la pêche et de l'aquaculture est en évolution en Tunisie où les ressources de la pêche traditionnelle à proximité immédiate des côtes s'épuisent alors qu'un potentiel important d'espèces vivant au large reste encore sous-exploité. Dans ce contexte, ce secteur contribue, à raison de 8% en valeur dans la production agricole tunisienne, avec 17% des exportations agroalimentaires nationales et emploie 55 mille pêcheurs. Il compte, actuellement, 11.350 unités évoluant sur 1.300 km du littoral tunisien. En effet, la Tunisie dispose de plus de 40 ports de pêche maritime: les grands ports, au nombre de 10, se trouvent à Tazarka, Bizerte, la Goulette, Kélibia, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Gabès et Zarzis et sont dotés de tous les services nécessaires à l'activité de pêche et les petits ports de pêche côtière, au nombre de 30, abritent des unités de pêche côtière et assurent également les services adéquats à ce type d'embarcation. Outre cette infrastructure portuaire, il existe plusieurs sites de débarquement, particulièrement au niveau des lagunes. Dans le cadre de la promotion de ce secteur vital dans l'économie du pays, les différentes structures nationales chargées de la pêche ainsi que le Commissariat agricole de Gabès (Sud-Est) œuvrent à exécuter le programme d'intervention relatif au projet du développement durable pour la pêche traditionnelle méditerranéenne dans les régions de Ghannouch et d'El Akarit. Financé par l'Agence espagnole de coopération internationale, ce projet s'étale sur une période de trois ans avec une enveloppe de l'ordre de 900 millions de dinars. La Tunisie et le Maroc sont les seuls bénéficiaires de ses interventions, en Afrique du Nord. Ce projet s'est assigné de nombreux objectifs à savoir: l'amélioration de la situation socio-économique des pêcheurs traditionnels et l'instauration d'une base de données pour la pêche artisanale, à l'échelle méditerranéenne, et ce, à travers l'organisation d'opérations de pêche traditionnelle des produits de la mer, sur les côtes, et qui peuvent causer des dégradations à l'écosystème et la disparition d'espèces de poissons, dans certaines zones de la Méditerranée. En concrétisation de ce projet, il a été procédé à l'évaluation de la situation de certains pêcheurs, dans les deux régions en question, avec des rencontres de sensibilisation en leur faveur. Parmi les mesures proposées par ce projet, figurent le lancement d'un groupement commercial des pêcheurs traditionnels de Ghannouch, la redynamisation de celui dédié aux collecteurs de clovisses d'El Akarit et la mise en place d'une chambre frigorifique à Ghannouch, qui permettra aux pêcheurs de conserver leurs produits avant la commercialisation. Par ailleurs, la pêche peut être considérée comme le principal pourvoyeur d'emplois de la région (abritant 61% de la flotte de pêche tunisienne), la zone figurant parmi les zones les plus productives de la Méditerranée notamment en raison de conditions climatiques favorables. Elle est omniprésente sous diverses formes, dans la zone littorale peu profonde, notamment au niveau des hauts fonds entourant l'archipel des Kerkennah (à l'Est de Sfax) où est pratiquée depuis des siècles une pêche traditionnelle aux pièges fixes: les charfias, technique ancestrale souvent considérée comme respectueuse de l'environnement, aussi bien du point de vue des matériaux utilisés pour la confection des pièges que pour le mode de pêche lui-même. Les autres techniques de pêche artisanale sont très nombreuses: pêche des poulpes à la gargoulette, pêche «à pied» pour le ramassage des palourdes, filets maillants avec de nombreuses variantes pratiquées sur l'ensemble des côtes, etc. Ce faisant, les études préliminaires relatives à ce projet recommandent, par ailleurs, l'organisation de campagnes de sensibilisation au profit des femmes participant à la collecte des clovisses, en vue de les informer sur les dates de ramassage, ainsi que sur les retombées possibles des opérations anarchiques, dans ce domaine, ce qui peut porter atteinte à leur source de revenu. Il est à signaler que l'exécution de ce projet s'étale sur trois ans, avec des fonds d'environ 900 millions de dinars. La Tunisie et le Maroc étant les seuls bénéficiaires de ses interventions, en Afrique du Nord.