De nouveaux risques apparaissent à un rythme soutenu, de sorte que la résilience au fil des années est mise à rude épreuve Ce sont les pays en développement qui vont être le plus durement touchés par les changements climatiques et leurs effets, dont la hausse des températures, l'évolution du régime des précipitations, l'élévation du niveau de la mer, l'augmentation de la fréquence des catastrophes météorologiques... Des répercussions menaçant plusieurs secteurs vitaux, en l'occurrence l'agriculture et l'alimentation, l'approvisionnement en eau et l'insécurité alimentaire. Pour faire face aux changements climatiques, la Banque mondiale s'emploie à participer à la recherche d'une solution mondiale tout en soutenant les pays en développement et à adapter son approche en fonction de leurs besoins spécifiques. Le nouveau rapport élaboré par la Banque mondiale sur les changements climatiques dans le monde arabe, avec le concours de la Ligue arabe, des spécialistes, des décideurs, des experts, des organisations de la société civile de toute la région, vient à point nommé tirer la sonnette d'alarme, appelant les autorités à agir en toute urgence, eu égard aux dommages présents et à venir causés par l'évolution rapide du climat dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Mena). Le rapport (intitulé «Adaptation à l'évolution du climat dans les pays arabes») propose une évaluation complète des dangers que peut causer un tel phénomène météorologique et des mesures de politique publique pour faire face aux effets actuels et renforcer la résilience aux répercussions futures. Le rapport a fait ressortir que, dans la région du Mena, de nouveaux risques apparaissent à un rythme soutenu, indiquant la perspective d'une hausse de 4°C de la température mondiale, de sorte que la résilience au fil des années est mise à rude épreuve. Risques pouvant même freiner les efforts fournis des années durant dans la lutte contre la pauvreté. Des indicateurs alarmants ont été révélés dans ce rapport sur ce que les catastrophes climatiques ont engendré depuis les 30 dernières années, et qui ont touché près de 50 millions de personnes dans la région du monde arabe, représentant un coût direct d'environ 12 milliards de dollars et un coût indirect plus élevé. Sur un autre plan, les tendances récentes prévoient une augmentation des régions arides et par conséquent des inondations soudaines, telles que celles du Bassin du Nil en 2006 qui ont causé la mort de 600 personnes. Par contre et jusqu'en 2008, le Bassin de Jordanie a connu, quant à lui, un record de sécheresse, qui a duré cinq années consécutives. Les changements climatiques ont menacé en 2010, —l'année la plus chaude depuis la fin du XIXe siècle—, environ 198 pays dont cinq étaient du Mena, où les températures ont atteint de nouveaux sommets et les précipitations ont diminué, sachant que ces régions étaient celles où les réserves d'eau douce sont les plus limitées, cette précieuse source naturelle pourrait devenir encore plus rare. Le climat rude est en voie de menacer les moyens de subsistance dans toute la région, et d'affecter le secteur du tourisme qui génère chaque année 50 milliards de dollars ainsi que celui de l'agriculture déjà mis en rude épreuve à cause de ce phénomène des changements climatiques, à savoir l'élévation de la température, la sécheresse et les pluies sporadiques... Les changements climatiques pourront avoir d'autres conséquences d'ordre social, dont les migrations vers des villes et des zones côtières vulnérables, le bouleversement des rôles sociaux traditionnels... «Le changement climatique est tout ce qu'il y a de plus concret pour les populations des pays arabes. Il concerne tout le monde, mais surtout les pauvres qui sont les moins à même de s'adapter. Et plus le climat devient extrême, plus ses effets sur les moyens de subsistance et le bien-être des populations le sont aussi. L'heure est venue d'agir sur le plan national et régional si l'on veut renforcer la résilience face au changement climatique», observe le vice-président de la Banque mondiale, M. Inger Andersen. Par ailleurs, le rapport souligne l'impérative nécessité d'intégrer l'adaptation dans toutes les politiques et initiatives nationales afin que celles-ci favorisent une meilleure résilience aux aléas climatiques. Ceci exige des efforts supplémentaires considérables pour la collecte des données sur les changements climatiques (informations météorologiques exactes), nécessaires pour le renforcement de l'infrastructure de base. La Banque mondiale s'est engagée dans ce sens, en soutenant les populations des pays du Mena, à faire face aux effets délétères de l'évolution du climat. Dans toutes ses interventions dans la région, la Banque mondiale s'est fixé comme objectifs le développement durable, l'amélioration de l'intégration économique et sociale et le renforcement de la gouvernance, piliers fondamentaux pour la pérennisation de la résilience.