De notre envoyée spéciale à Nairobi Imene HAOUARI Le déficit de formation s'avère préjudiciable à la diffusion de l'information relative à la question des changements climatiques. Pour pallier cette lacune, les participants à l' Atelier de travail international tenu récemment à Nairobi ont suggéré certaines recommandations, à savoir mettre en place une formation axée sur la communication environnementale. Les changements climatiques continuent à susciter de vifs débats un peu partout dans le monde. Des doigts accusateurs ont désigné jusqu'ici les pays industrialisés comme étant à l'origine de l'émission des gaz à effet de serre qui seraient responsables de l'élévation des températures un peu partout dans le monde. Le débat s'est actuellement déplacé de Copenhague à Cancun au Mexique où se tient jusqu'au 10 décembre le sommet de Cancun dont la réussite repose sur l'assouplissement de la position de la Chine et des Etats-Unis qui continuent à donner davantage de priorité à l'emploi plutôt qu'à la protection de l'environnement. En effet, la grave crise financière qui a agi comme une lame de fond, secouant rudement les économies nationales, a relégué, pendant un temps, les changements climatiques aux oubliettes, avant qu'une série de phénomènes météorologiques extrêmes, qui ont eu lieu cette année avec une vague de chaleur sans précédent qui s'est abattue sur la Russie provoquant onze mille morts ou des inondations monstres au Pakistan qui ont provoqué des millions de morts ou encore les toutes récentes inondations qui ont eu lieu au Maroc, ont fini par rappeler au bon souvenir de tout le monde les conséquences des changements climatiques dont l'impact sur la croissance n'est plus à démontrer aujourd'hui. Selon le rapport présenté par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ) à Cancun en marge de la conférence de l'ONU sur la lutte contre les changements climatiques, l'année 2010 figure parmi les trois années les plus chaudes enregistrées depuis 1985.Les températures enregistrées étaient au-dessus de la normale dans plusieurs régions du monde comme le Canada et le Groenland où le mercure a grimpé de 3 degrés par rapport à la normale. Il en est de même dans la partie nord de l'Afrique et de l'Asie. Par contre, dans de nombreuses régions tempérées de l'hémisphère Nord, l'hiver s'est montré anormalement froid avec un record en Irlande et en Ecosse. Cette variation de température dans certaines zones, notamment dans le secteur central et oriental du Pacifique, a eu tendance à provoquer des événements extrêmes comme des moussons intenses, des ouragans ou la sécheresse. Sensibiliser le public Concernée par les changements climatiques, la Tunisie a ratifié en 1992 la convention cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et a signé, le 9 décembre 2009, un projet intitulé «adaptation du littoral de la Tunisie aux changements climatiques», financé par le gouvernement du Japon et piloté par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En le signant, la Tunisie, dont la concentration des activités agricoles, industrielles et touristiques sur le littoral n'a cessé d'accroître la vulnérabilité du littoral aux changements climatiques, s'est engagée à mettre en œuvre des stratégies visant à développer des mécanismes et des outils pour une meilleure gestion des incertitudes liées à l'évolution du climat. Ce projet prévoit aussi une meilleure compréhension de l'évolution du climat, à travers la sensibilisation des journalistes. Des journalistes et des professionnels des médias représentant les vingt pays ayant ratifié la convention des Nations unies sur les changements climatiques ont pris part à un atelier de travail international qui s'est tenu pendant deux jours à Nairobi, au cours duquel ils ont débattu des stratégies médiatiques à mettre en place pour mieux sensibiliser le public sur la question des changements climatiques. «Les pays africains seront les plus gravement touchés par les changements climatiques, a souligné M. Ian Rector, directeur du Programme d'adaptation en Afrique, au cours de cet atelier. Il faut promouvoir la coopération sud-sud afin de pouvoir relever ensemble les défis qui se posent aux pays africains en matière d'adaptation aux changements climatiques». Des groupes ont été constitués, au sein de l'atelier, pour élaborer des recommandations s'articulant autour de la problématique suivante : que faut-il aux médias pour élaborer des rapports sur les changements climatiques ? Les discussions ont montré que le déficit de formation aussi bien sur le plan académique que celui de la pratique professionnelle s'avère préjudiciable à la gestion et à la diffusion de la bonne information relative à la question des changements climatiques. Pour pallier cette lacune, les participants ont suggéré certaine recommandations, à savoir mettre en place une formation concernant les professionnels des médias axée sur la communication environnementale qui peut se dérouler dans le cadre d'études approfondies ou dans le cadre du travail. Enfin parmi les autres recommandations émises, les participants ont également appelé à mettre en place un réseau, à l'échelle régionale, de journalistes, de communicateurs et de professionnels des médias, spécialisés dans les questions environnementales afin d'échanger continuellement des informations et des données sur l'impact des changements climatiques dans les régions africaines.
