Mentalement revigorés, Hmizi et ses camarades ont poussé très loin leurs limites Une semaine auparavant, ils ont traîné les pieds face au Club Africain. Titulaires comme remplaçants naviguaient à vue, particulièrement les ailiers Hmizi, Bouzgarrou et, à un degré moindre, Abdelkader. Les joueurs n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes. La tête ailleurs. Le staff technique était persuadé que les choses ne tournaient pas rond, les maux n'étaient ni physiques ni techniques : «Mentalement, les joueurs étaient ailleurs. C'était tout simplement de la nonchalance. Ils étaient habités par un sentiment d'autosuffisance. Il fallait donc un bon coup de balai pour que tout le monde se mette en rang», confie l'entraîneur-adjoint, Nizar Ghazouani. Alors que le doute commençait à s'installer, bureau directeur et staff technique ont opté pour la solution radicale : on joue, on donne le plus, sinon c'est la porte de sortie. Et les dirigeants marsois n'ont pas mis beaucoup de temps pour mettre leurs menaces à exécution. Deux joueurs ont payé les frais du petit passage à vide qu'a connu l'équipe : le défenseur Ali Hammami (peu utilisé pour cause de blessures à répétition) et le pivot Mehdi Marzouki (qui n'a pas convaincu) ont vu leurs contrats résiliés. A qui le tour? C'est la question qui est venue sans doute dans les esprits des joueurs marsois au moment de fouler la pelouse du stade de Zarzis. A quitte ou double Avant de se déplacer pour Zarzis, tous les joueurs ont été «menacés» de prendre la direction de la porte de sortie. L'entraîneur ne s'est pas exclu lui-même de cette hypothèse, même si le message du président du club était on ne peut plus clair : confiance totale à Buscher et s'il y a des départs, ils seront dans les rangs des joueurs. Une pression énorme qui a porté ses fruits : «En menaçant de partir et en mettant une grosse pression sur les joueurs, l'entraîneur a joué à quitte ou double. De toute manière, nous n'avions pas vraiment le choix : réagir face à l'ESZ et l'OB et obtenir des résultats. Sinon nous serions promis à la bataille de la relégation. C'était un gros risque mais le résultat est là : la nonchalance a cédé la place au surpassement et les joueurs ont retrouvé leur esprit de gagneurs. Dieu sait combien cela nous a manqué. Je suis content pour un joueur comme Hmizi qui a retrouvé ses repères et, surtout, il a marqué un but, qui est un stimulant psychologique. Une semaine auparavant, il était complètement perdu sur le terrain. J'espère que Bouzgarrou et Mansouri suivront le mouvement en s'investissant davantage dans les 16 mètres adverses», conclut l'adjoint de Buscher. Ce que doivent savoir les joueurs marsois, c'est que la victoire ramenée de Zarzis n'exclut pas l'opération d'écrémage entamée la semaine dernière. Staff technique et dirigeants sont toujours à la recherche d'un régisseur et d'un attaquant. De plus, le mot d'ordre est clair en ce mois de décembre : plus question de payer des joueurs qui ne donnent pas le plus escompté.