La banque à distance pour favoriser l'emploi à travers l'encouragement des microentreprises constitue une approche innovante qu'Enda interarabe compte inaugurer au profit des populations défavorisées. En effet, un contrat de subvention entre la délégation de l'Union européenne en Tunisie et l'Organisation non gouvernementale Enda interarabe d'une valeur de 1,2 million d'euros a été signé hier au siège de la délégation. Ce montant représente 40% du coût total de l'action d'une durée de quatre ans. L'objectif est de donner l'occasion aux populations défavorisées dans certaines régions de bénéficier de services financiers grâce à l'exploitation de la banque à distance (branchless banking) qui suppose le développement d'applications innovantes et mobiles. Attribué dans le cadre du processus de sélection et d'attribution de l'appel à proposition intitulé «Appui de la microfinance en Tunisie», ce contrat vise, en définitive, à étendre la distribution des services de microfinance sur le territoire national en donnant la priorité aux zones défavorisées. Il s'agit d'une action innovante faisant appel aux technologies performantes pour fournir à 400.000 personnes des microcrédits sur une période de quatre ans. D'où les impacts positifs attendus sur la création d'emplois, notamment dans les régions les plus éloignées des grands centres urbains. Mme Asma Ben Hamida, présidente d'Enda interarabe, s'est félicitée de la coopération avec l'Union européenne dont le premier projet financé datant de 1990 a permis de toucher plusieurs familles défavorisées. Disposant de soixante antennes sur tout le territoire tunisien, l'organisation a octroyé plusieurs microcrédits pour permette aux jeunes de créer des petits projets qui peuvent être agrandis avec le temps. Certains jeunes sont devenus, en effet, des petits entrepreneurs qui remboursent leurs crédits dans les délais même s'ils pratiquent des activités agricoles. Cela a encouragé Enda interarabe à solliciter une subvention de l'Union européenne qui a répondu favorablement à la demande. «L'idée est de toucher le maximum de Tunisiens qui ont besoin de microcrédits, notamment dans le zones les plus reculées», explique l'oratrice. Des agents se déplacent sur le terrain en vue de faire l'étude du projet et aider les promoteurs. Aujourd'hui, l'organisation veut innover en introduisant la banque à distance à travers le téléphone portable qui fait gagner beaucoup de temps avec une sécurisation totale. Cette catégorie de la population qui n'est pas bancalisable vu le manque de ressources et de garanties a besoin de soutien, d'appui et d'accompagnement. Elle a bénéficié d'une éducation de la part d'Enda dans le domaine du remboursement des microcrédits contractés. De son côté, M. Régis Meritan, conseiller économique à la délégation de l'Union européenne en Tunisie, a formulé sa satisfaction quant à l'accompagnement de l'Union européenne de la révolution tunisiennne. La demande présentée par Enda interarabe a été convaincante dans la mesure où elle cible les populations défavorisées habitant dans des zones éloignées qui auront droit à des mircocrédits grâce à la banque à distance. «Dans quelques mois, on va voir les résultats de cette action», espère l'orateur. Par ailleurs, la délégation a entrepris au cours des derniers mois un important travail avec les autorités tunisiennes et particulièrement le ministère des Finances en vue d'harmoniser et d'adapter le cadre réglementaire avec celui de l'Union européenne. Aujourd'hui, la législation est à développer.