A l'occasion de la célébration du 23e anniversaire de la convention internationale des droits de l'enfant, la direction générale de l'enfance de Sfax a organisé, hier, une conférence intitulée «La nouvelle Constitution : les enfants ont des droits». C'est l'article 31 du projet de la Constitution qui aborde la question des droits de l'enfant. Il stipule que les parents doivent respecter la dignité de leurs enfants et leur assurer protection, éducation et santé. De son côté, l'Etat s'engage, selon le même texte, à garantir la protection juridique, sociale, matérielle et morale à tous les enfants. Selon le représentant de l'Unicef, M. Mokhtar Dhahri, la Constitution doit reconnaître l'enfant en tant que sujet de droits et non objet de droits. La société civile a une responsabilité historique pour défendre les droits de cette catégorie qui forme, actuellement, le tiers de la population. Il a indiqué qu'il ne suffit pas de mentionner les droits de l'enfant dans la Constitution, mais il faut les appliquer. L'Etat s'engage à respecter, protéger et mettre en œuvre les droits de tous les enfants, sans discrimination. Mme Faouzia Chaâbane Jaber, directrice générale de l'enfance, précise que le ministère de tutelle a essayé d'améliorer le contenu de l'article 31 en vue de consacrer les droits fondamentaux des enfants. Toutefois, les efforts n'ont abouti à rien. La commission «des droits et libertés fondamentales» a gardé les dispositions de l'article telles qu'elles sont. «Le contenu de cet article est inquiétant. Nous faisons appel à la société civile et aux médias pour exiger l'amélioration de sa rédaction», explique Mme Jaber. Pour sa part, M. Abdelwahed El Mokni, universitaire spécialisé dans l'histoire contemporaine, a souligné que la société civile peut exercer une pression positive sur le pouvoir législatif pour faire respecter les droits de l'enfant et le protéger de toute forme de discrimination. Il a ajouté que le problème se pose au niveau de l'application de la Constitution. Selon M. Soufiène Barkia, l'article 31 est très limité. Il mentionne seulement les droits traditionnels de l'enfant. Ces droits sont obligatoires pour les parents seulement. «Cet article ne définit pas de façon claire les responsabilités respectives de l'Etat et des parents en matière de défense des droits de l'enfance. Le rôle de l'Etat se limite à la protection de cette catégorie. Il nous rappelle le concept de l'Etat policier. L'Etat n'est pas obligé de garantir les conditions favorables pour le développement de cette catégorie. De même, cet article n'évoque pas la nécessité de protéger l'enfant de toute forme de discrimination. Et en lisant les dispositions de l'article 17, l'article 31 peut s'opposer à la convention internationale», mentionne M. Barkia.