Créée il y a un an, l'Association du Salon littéraire de Gabès compte plusieurs activités basées sur le texte. La dernière en date, qui a eu lieu du 22 au 25 décembre 2012, était une rencontre qui sera suivie d'autres, sur l'adaptation au cinéma de nouvelles signées par des écrivains de la région. L'initiative est à saluer, surtout que le cinéma tunisien est en crise de sujets. L'Association du Salon littéraire de Gabès vient de clôturer une rencontre autour de l'adaptation au cinéma de nouvelles et de romans. L'ouverture a eu lieu le 22 de ce mois dans un hôtel de la place, avec une présentation de différents points de vue sur les techniques de passage du langage littéraire au langage cinématographique. L'audience, constituée d'écrivains, de poètes et de cinéphiles, s'est par la suite divisée en trois groupes pour participer à des ateliers d'initiation à l'adaptation, animés par des cinéastes et spécialistes de l'écriture du scénario, dont Mahmoud Ben Mahmoud et Tahar Ben Ghédifa. Serge Kribus, scénariste et comédien belge, a proposé, quant à lui, des projections de films adaptés de romans célèbres, suivies d'analyse de la matière dramatique et du processus de l'adaptation. Organisée avec la collaboration du ciné-club Taïeb Louhichi, le soutien du bureau régional de l'UGTT et de la délégation régionale de la culture, cette rencontre avait pour principal objectif d'établir des rapports d'échanges créatifs et professionnels entre les cinéastes et les écrivains. «Nul doute, dans le secteur cinématographique tunisien, il y a une crise de scénario», déclare Mounir Reggui, président du Salon littéraire de Gabès. Et d'ajouter: « Dans nos textes littéraires, qui ne sont peut-être pas d'un grand niveau, les cinéastes pourraient trouver matière à adaptation». Ainsi, les travaux des ateliers ont démarré, chacun à partir d'une nouvelle déjà publiée. Il fallait en résumer le contenu d'une manière sonore et visuelle, en mettant en évidence le sujet (qui n'est autre que le personnage principal) et l'événement déclencheur de l'histoire. Les animateurs, chacun sa méthode, devaient initier les participants aux règles de base de l'écriture du scénario, parallèlement au processus de l'adaptation. Les travaux n'étaient pas censés aboutir à une continuité dialoguée (le scénario), surtout que le temps était trop court (deux jours), mais d'après la séance finale d'évaluation, ils ont suffi à éclaircir les visions du monde des participants, en apprenant aux cinéphiles une autre façon de regarder un film et en aidant les écrivains à rompre avec cette habitude d'écrire des idées et de les transformer plutôt en action, pour être plus proches de leurs lecteurs.