Le centre sectoriel de formation aux arts du feu de Nabeul rouvrira bientôt ses portes sous une nouvelle appellation, a assuré, hier, le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Abdelwaheb Maatar. Le ministre s'exprimait lors de la séance d'audition des membres du gouvernement à l'Assemblée nationale constituante au Bardo. La commission chargée d'enquêter sur cette affaire a confirmé l'existence de corruption financière, administrative et pédagogique dans cet établissement, a révélé le ministre. Aujourd'hui, le dossier du centre est entre les mains de la justice, a-t-il dit. Au cours des 5 dernières années, les pertes enregistrées ont atteint 1 million de dinars, soit une moyenne de 200 mille dinars par an. Le rapport de la commission divulgue en outre des opérations d'approvisionnement du centre en matières de base effectuées par les employés de l'établissement et des membres de leurs familles contre des sommes faramineuses. L'argile est vendue au centre à 1.600 millimes alors que son prix réel sur le marché ne dépasse pas 160 millimes. De même pour le prix du m2 de verre de 4cm obtenu à 14 dinars au lieu de 5.500 millimes. Maatar a fait état de la disparition de 300 kg d'aluminium, 180 kg de cuivre et 145 kg de bronze. L'établissement qui accueille un nombre réduit de stagiaires coûte à la collectivité locale quelque 126 mille dinars par an, a-t-il poursuivi. En réponse à une question sur le mécanisme 16, Maatar a tenu à préciser que le département a hérité de l'ancien régime 41 mécanismes sans aucune efficacité en matière de lutte contre le chômage et dont le rôle se limitait à contenir la colère des sans-emploi et rien d'autre. Le ministre a ensuite expliqué la décision de fermer la liste des bénéficiaires du mécanisme 16. Au nombre de 21 mille, ces derniers seront recrutés sur cinq ans (4 mille recrutements par an) en qualité de stagiaires. L'allocation accordée aux bénéficiaires ne sera suspendue qu'au moment de leur titularisation définitive, a-t-il encore affirmé. Le centre sectoriel de formation aux arts du feu de Nabeul a fermé ses portes en septembre dernier, peu de temps après la rentrée, suite à une note émise par la direction générale relative à l'arrêt provisoire des cours. Une décision qui a suscité l'indignation des élèves et des formateurs qui se sont interrogés sur les vrais motifs de cette fermeture subite. Alors que pour l'Agence tunisienne de formation professionnelle, il s'agissait d'une mesure s'inscrivant tout simplement dans le cadre du programme de mise à niveau des centres de formation.
