L'annonce des six finalistes et gagnants du prix Booker —prix international du roman arabe dans sa 5e édition— se fera en Tunisie. La cérémonie aura lieu le mercredi 9 janvier au Théâtre municipal. Le prix Booker a fait son entrée sur la scène littéraire arabe depuis cinq ans. Il a été instauré par l'Instance de la culture et du tourisme d'Abu Dhabi, en partenariat avec la Fondation du prix Booker à Londres. Sa création a comme objectifs de faire connaître les romanciers arabes et leurs œuvres, auprès des lecteurs arabophones et autres, à travers la traduction et la distribution de ces œuvres partout dans le monde. Pour annoncer l'arrivée de ce prix en Tunisie, une conférence de presse a été organisée jeudi dernier à la maison de la culture Ibn-Khaldoun, en présence des romanciers Kamel Riahi et Adel Khedher, et du poète Adam Fethi. C'est le mercredi 9 janvier que la liste des six finalistes du prix Booker sera annoncée. La cérémonie aura lieu au Théâtre municipal, avec un récital de la troupe «Wajd» et sera précédée d'un point de presse pour présenter le prix, ainsi que les cinq membres du jury. Les noms de ces derniers seront maintenus secrets jusqu'à la fin, par souci d'indépendance et de transparence. Pendant la conférence de presse, Kamel Riahi a expliqué que 130 œuvres ont été inscrites au concours. De la première sélection, on a retenu 16 œuvres parmi lesquelles 6 finalistes seront choisis. Chacun d'eux remportera 10.000 dollars, et le gagnant, dont le nom sera annoncé pendant l'ouverture de la foire du livre d'Abu Dhabi, le 23 avril 2013, gagnera en plus 50.000 dollars et la traduction de son roman dans plusieurs langues. Quant aux conditions de participation à ce prix, consacré uniquement au roman, elles concernent les auteurs encore en vie, auteurs d'œuvres publiées à travers des maisons d'édition professionnelles et obéissant aux réglementations des droits d'auteur. Les 16 œuvres présélectionnées viennent d'Irak, du Liban, de Palestine, d'Algérie, d'Arabie Saoudite, du Koweït, d'Egypte, de Jordanie et de Tunisie qui est représentée par Saâdatouhou as'sayed alwazir (Son excellence monsieur le ministre) de Hassine Oued. Kamel Riahi a également précisé que, contrairement à des prix locaux, tels que le Comar d'or, le Booker Prize permet aux auteurs, s'ils le désirent, de participer chaque année, même s'il a déjà été primé. Les maisons d'édition ont le droit d'inscrire trois œuvres chacune. Les trois intervenants de la conférence ont parlé de la dynamique que connaît la production littéraire dans le monde arabe, surtout en ce qui concerne le roman, où ils notent un intérêt commun pour le thème du politique. En ce qui concerne la liste des 16, appelée également «la longue liste», leur lecture a permis de confirmer cette tendance. On a, entre autres, parlé de titres comme Mawlana (Notre Seigneur) de l'Egyptien Ibrahim Issa, et Kanadeel malak al Jaleel (les chandeliers de l'ange de Galilée) du Palestinien Ibrahim Nasrallah, qui se distinguent, semble-t-il, par le style et la maîtrise du genre. Par ailleurs, l'institution du prix Booker organise d'autre événements littéraires à longueur d'années, dont un atelier d'écriture pour jeunes auteurs, encadré par des écrivains confirmés et qui conduit à la publication d'œuvres littéraires produites pendant l'atelier.