Grogne grandissante des municipaux sur fond de revendications Mutisme troublant de l'Hôtel de Ville et du syndicat La «bombe à retardement» qui gisait jusqu'ici, et dans l'indifférence, sous le toit de la municipalité de Raoued (gouvernorat de l'Ariana), sous la forme d'une crise interne qui perdure, va-t-elle enfin exploser ? Bien évidemment, personne ne le souhaite dans un pays déjà durement secoué par l'agitation sociale. Mais il faut reconnaître que ce qui se passe en ce moment dans cette municipalité augure de sombres perspectives. Le constat est encore plus amer dans l'arrondissement municipal de la Cité Ghazala où la grogne est aujourd'hui à son comble, notamment chez les fonctionnaires exerçant dans le service de l'Etat civil. La dénommée R.K. se considère comme la plus lésée parmi ses collègues plaignants. «Je me compte, déplore-t-elle, parmi les victimes de la politique de ‘‘deux poids deux mesures'' suivie aveuglément par les responsables de la mairie. En effet, le régime administratif de la permanence est imposée aux uns au détriment des autres. Un privilège dont ne bénéficient que ceux de l'ancien régime. Et encore cela ne suffisait pas à nos peines, voilà qu'on nous prive de notre droit aux heures supplémentaires payées». Et de conclure, encore plus irritée : «Et dire que nous travaillons dans des conditions lamentables (exiguïté des lieux, absence de chauffage...) en dépit de notre rendement qui a gagné la satisfaction, voire l'admiration des citoyens, ainsi que des services de contrôle du ministère de l'Intérieur». Détentrice d'une attestation de satisfecit octroyée par ledit ministère «pour rendement efficace au service des citoyens», notre interlocutrice n'a pas caché sa disposition à soutenir la grève que ses collègues et elle promettent de lancer, mardi prochain, «après avoir, souligne-t-elle, épuisé toutes les réserves de patience et atteint le seuil du ras-le-bol». Cette grève, si elle venait à avoir lieu, ne ferait ni l'affaire des habitants de la cité à l'affluence quotidienne sans cesse croissante pour l'obtention des différents documents de l'Etat civil, ni celle de la municipalité de Raoued déjà en proie à une crise interne qui n'est pas près de s'essouffler, en dépit de l'avènement d'un nouveau secrétaire général. Aucune réaction Face à l'aggravation de cette situation et aux développements inquiétants qu'elle a pris dernièrement, nous avons beau essayer d'approcher les responsables de la municipalité pour «la légitime défense d'usage», rien n'y fit. Le «mutisme» est d'ailleurs d'autant plus grand et troublant que le gouverneur de la région n'a pas répondu à nos multiples appels téléphoniques. Idem pour le syndicat de la mairie qui n'a pas, jusqu'à présent, tenu sa promesse, pourtant maintes fois réaffirmée, de désamorcer la crise de rendre justice aux victimes.