La rencontre périodique du ministre du Commerce et de l'Artisanat avec les représentants des médias nationaux s'est tenue hier au Cepex. M. Ridha Ben Mosbah a, dans ce cadre, développé trois axes principaux, à savoir les préparatifs en prévision des périodes de consommation à venir, les plus importants indicateurs du commerce extérieur enregistrés au cours des quatre premiers mois de 2010 et la portée des mesures présidentielles au profit du secteur de l'artisanat. En prévision des deux saisons, estivale et ramadanesque, tous les moyens sont mobilisés depuis le début de l'année dans le but d'assurer le bon déroulement de ces périodes connues pour une consommation de pointe, a affirmé le ministre. Il a dans ce cadre mis l'accent sur certains points essentiels. Ainsi, les préparatifs vont bon train. Les opérations de stockage des produits sensibles (lait, œufs...) évoluent dans le bon sens. Il en est de même pour les produits qui connaissent certaines pressions à l'instar du poisson et des viandes rouges. Les mesures nécessaires ont, par ailleurs, été prises en vue d'assurer l'approvisionnement régulier des marchés en produits locaux en cas de besoin. Il a, en outre, souligné l'importance du dialogue et de la collaboration entre les différents intervenants et a appelé les représentants des médias à continuer à jouer un rôle effectif au niveau de la sensibilisation du consommateur tunisien. Il a appelé dans ce contexte à mieux l'informer de la réalité du marché pour éviter les excès et le gaspillage. Quelques chiffres concernant le stockage de certains produits ont, par ailleurs, été présentés et se présentent comme suit : 47 millions de litres de lait, 66 millions d'œufs, 1.400 tonnes de poulet et 750 tonnes de dinde. Les opérations de stockage vont, selon le ministre, se poursuivre jusqu'à la fin du mois de juin. Les principaux indicateurs M. Ben Mosbah s'est déclaré optimiste quant aux indicateurs enregistrés dans le domaine du commerce extérieur, s'agissant des 4 premiers mois de 2010. Les échanges commerciaux ont ainsi retrouvé leur rythme normal, et ce, pratiquement dans tous les domaines. Les chiffres montrent une augmentation de 16% des exportations à la fin du mois d'avril par rapport à 6% à la fin du mois de janvier. Cette augmentation est de l'ordre de 33,2% pour les industries mécaniques et électriques, 37,8% pour l'industrie de l'énergie, 4,8% pour l'industrie du textile-vêtement, 12,7% pour l'industrie du cuir et de la chaussure et 10,9% enregistrés dans d'autres industries. Les importations ont,en outre, enregistré une évolution d'environ 30,1% et sont essentiellement constituées de matières premières (30%), d'équipements (33,8%), d'énergie (66,1%), de produits de consommation (18,3%) et de produits alimentaires (15%). La prochaine période verra, selon le ministre, la multiplication des efforts en vue de diversifier les marchés et les partenaires commerciaux, promouvoir le secteur des services, renforcer les partenariats avec les pays de l'Afrique subsaharienne et encourager les entreprises tunisiennes à s'y implanter. Portée des mesures présidentielles Le ministre a souligné que le secteur de l'artisanat ne cesse de faire l'objet d'un intérêt particulier de la part du Chef de l'Etat. D'ailleurs, dans le but de le dynamiser davantage, et dans le souci d'exploiter au mieux les perspectives prometteuses, le Chef de l'Etat a décidé une série de mesures, notamment lors du Conseil ministériel qui s'est tenu le 5 mai dernier. Ces dernières s'articulent autour de 4 axes majeurs, que M. Ben Mosbah a rappelés, à savoir l'investissement et la mise à niveau des entreprises, l'encadrement technique et le soutien de l'action promotionnelle, le secteur du tapis et du textile et le secteur de l'orfèvrerie. Concernant les mesures relatives à l'investissement et la mise à niveau des entreprises, il a rappelé que ces dernières consistent à faire bénéficier les entreprises d'artisanat des incitations et encouragements prévus par le programme de mise à niveau industriel, à la mise à niveau de 200 entreprises d'artisanat et à l'établissement d'un contrat-programme avec l'Office national de l'artisanat pour une opération pilote au profit de 30 entreprises. Des mesures qui, d'après le ministre, confirment que l'Etat investit dans ce secteur, qui revêt une dimension aussi bien culturelle, sociale qu'économique. Cette dernière dimension est, selon le ministre, en train de se confirmer : il s'agit d'un secteur productif, exportateur et générateur d'emplois. Pour ce qui est des mesures se rapportant à l'encadrement technique et au soutien de l'action promotionnelle, le ministre a relevé que les études relatives à la mise en place de six unités techniques spécialisées dans le cadre des centres techniques industriels dans le but de soutenir les efforts de mise à niveau de l'entreprise d'artisanat ont déjà commencé. Il a par ailleurs souligné l'importance capitale de la consécration du label de l'Office national de l'artisanat en tant que label national et a indiqué l'intérêt d'exploiter les espaces de l'ONA pour l'exposition et la vente des produits de l'artisanat ainsi que la mise à contribution des technologies nouvelles au service de la promotion du secteur. Pour ce qui est des mesures sectorielles, le ministre a souligné que les secteurs du tapis et du textile et le secteur de l'orfèvrerie souffrent de certaines difficultés. Ces dernières sont notamment dues à la régression de la production certifiée du tapis et du textile de 47% par rapport à 2000 à cause des faibles revenus et de l'attractivité du secteur industriel. Elles s'expliquent aussi par la diminution de la compétitivité du secteur de l'orfèvrerie dont la contribution à la réalisation des objectifs de la stratégie de développement de l'artisanat à l'horizon 2016 se trouve limitée. Cette régression trouverait, selon le ministre, son fondement dans les conditions imposées pour l'exercice de ces métiers. Partant, les mesures décidées , a-t-il relevé, sont à même de donner une nouvelle impulsion à ces secteurs, de manière à renforcer leur compétitivité, à préserver les métiers d'artisanat et à améliorer le revenu des artisans. De l'impact de la baisse de l'euro Répondant aux questions des journalistes, le ministère a souligné, entre autres, l'importance de permettre au secteur de l'orfèvrerie de contribuer à la dynamique de développement, de booster la compétitivité des entreprises artisanales, de promouvoir les exportations et de revoir la qualité des importations, de réaliser un commerce équitable et de renforcer le contrôle de la qualité. Plusieurs autres questions ont été abordées par les représentants des médias à l'instar des répercussions de la baisse de l'euro sur l'économie tunisienne. M. Ridha Ben Mosbah a rappelé que la Tunisie paye ses importations en dollars au taux de 40% et en euros au taux de 60%. Il a indiqué que la hausse du dollar aura un impact négatif sur la balance commerciale, notamment en ce qui concerne l'importation des produits de base (céréales, huiles végétales, sucre) et les matières premières (pétrole et fer) qui sont achetés en dollars. La baisse de la même monnaie aura par contre des répercussions positives sur l'exportation de produits locaux (hydrocarbures, phosphate et dérivés). Il a soutenu que le recul de la valeur de l'euro aura un impact positif sur l'importation des équipements et semi-produits manufacturés de la zone euro, ce qui permet de réduire les pressions inflationnistes extérieures, relevant l'éventualité d'un accroissement des importations de l'Union européenne pour peu que le scénario de la baisse de cette monnaie se poursuive. La baisse de l'euro rejaillira, par contre, négativement sur les revenus des exportations vers la zone euro et sur la compétitivité des entreprises exportatrices. S'agissant de la crise du ciment, le ministre a annoncé que celle-ci est déjà dépassée et que toutes les cimenteries du pays ont retrouvé leur rythme de production habituel, relevant qu'une moyenne de 26.000 tonnes de ciment sont vendues quotidiennement dans le pays. Il a noté que la demande de ciment a crû de 12%, au mois d'avril dernier, et ce, en raison de l'effort d'investissement dans l'infrastructure, lequel a entraîné une suspension provisoire des exportations.