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On ne naît pas «citoyen du monde», on le devient
Conférence : Frontières et identités de Sophie Bessis
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 01 - 2013

Capitalisme, mondialisation, frontières, identité, autant de notions qui ressurgissent à chaque transition historique et à chaque crise.
Les chercheurs, les sociologues et les historiens n'ont justement pas cessé d'en discuter et de proposer des axiomes de lecture diverses, mais ces lectures ne restent pas cantonnées dans un cadre bien précis; elles revendiquent la fameuse formule du «citoyen du monde» qui a été l'objet d'une conférence dont l'intitulé est : «frontières et identités», tenue par l'historienne tunisienne Sophie Bessis le 9 janvier, à l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC).
Sophie Bessis s'est beaucoup interrogée sur la notion de «frontière» et a expliqué que le capitalisme mondialisé a installé un cheminement de la frontière géopolitique à la frontière géoculturelle. Avec le droit de propriété et le capitalisme industriel, la construction de nouvelles frontières n'a pas pris fin. On l'a toujours considérée comme une «destruction créatrice» (Joseph Schumpeter, économiste autrichien).
Les différentes frontières sont la «protection sociale qui a créé le monisme». On a donc glissé de la protection de la nation à l'évolution de la fonction de la frontière. Les degrés d'ouverture et de fermeture sont très divers, pense-t-on. Cette protection qui a été appuyée et chevauchée par le nationalisme, a provoqué par la suite une levée de boucliers. «La protection est une frontière. La frontière est le symptôme le plus parlant de l'identité», a notamment dit la conférencière. En voulant se confondre avec le nationalisme, on rejette d'un seul coup tout ce qui est différent de nous, tout ce qui ne nous ressemble pas.
Ces frontières, liées à l'uniformisation, sont le fruit des fléaux du capitalisme qui sont: l'inégalité et l'instabilité. Plus la mondialisation avance, plus l'universel recule. A priori, ils ne sont pas complémentaires.
Si la mondialisation a effacé les distances et a facilité la vie, elle a néanmoins fondé des frontières humaines. Sophie Bessis a pris l'exemple de la Méditerranée et du Nord-Sud, déclarant que «la Méditerranée est une frontière imposée ; frontière identitaire des deux côtés ; elle est la plus infranchissable dans le monde». De plus, l'historienne a affirmé qu'il n'y a pas de régions géographiques Nord/Sud, ce sont des mots symboles qui ont concouru à diviser le monde. Cette division est extrêmement signifiante : le Nord c'est les riches, le Sud c'est les pauvres. La question actuelle est donc la suivante: «Quelles nouvelles frontières installera-t-on, avec la mondialisation, cette culture uniforme ?»
Ce qui est inquiétant avec le capitalisme et les frontières qu'il installe, c'est que la mondialisation économique a provoqué «la fragilité sociale et l'affolement identitaire» dans ce monde en mouvement.
L'historienne a parlé également de « l'anomie » qui s'inscrit dans l'uniformisation et ne produit pas de liens sociaux fondés sur la complémentarité des tâches, ce qui provoque le défibrement du tissu social. Cependant, les paradoxes de la mondialisation sont explicites.
Sophie Bessis déclare qu' «au nord, l'identité s'établit autour d'une réponse ethnicisante sur les registres de la différenciation culturelle». Au sud, la réclusion identitaire est posée comme une alternative. Dans ces cas-là, la culturalisation est primordiale et «l'international identitaire» apparaît en surface, citant la notion d'«al Omma» dans l'Islam, comme exemple. Mais il ne s'agit pas d'oublier qu'«à l'encontre de ces perspectives, des révolutions arabes ont renversé les dictatures, au nom de la dignité, de la justice et de la liberté», a souligné Sophie Bessis avec optimisme. Les lauriers de ces révolutions ont été dans «la mise en communication du monde». Cette dernière est extraordinaire dans la mesure où elle est éclaboussée de cette séduction par les libertés.
On est donc appelé à passer de «l'espace national verrouillé» à l'esquisse du «portrait du différent» qui n'est pas piètre. Ce portrait doit résister au jugement collectif irréformable. Pour l'historienne, le concept du «Citoyen du monde» doit être dominant.
Si la mondialisation est un fruit de l'uniformisation, il faut se dire qu'elle n'est pas l'arbre en entier ; on ne doit pas faire fi de ce syncrétisme créateur, puisque le monde «n'est qu'une destruction et une construction des frontières».


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